France

Paris : nouvelle manifestation en soutien au peuple palestinien, place de la République

Des milliers de manifestants se sont rassemblés en France pour afficher leur solidarité avec la cause palestinienne, alors qu'un cessez-le-feu a été conclu au Proche-Orient. La manifestation a été limitée à un rassemblement statique à Paris.

A l'appel de l'association France Palestine solidarité, une manifestation de soutien au peuple palestinien a eu lieu ce 22 mai à Paris, tandis qu'un cessez-le-feu est entré en vigueur au Proche-Orient.

Le rassemblement, qui a débuté à 15h place de la République, a été limité à une manifestation statique par la préfecture de police, évoquant des «risques de troubles à l'ordre public».

Un immense drapeau palestinien y a été déployé en début d'après-midi.

Malgré une météo défavorable, plusieurs centaines de personnes ont répondu à l'appel, affichant drapeaux et pancartes.

L'Union Juive Française pour la Paix (UJFP) était présente «contre la colonisation et l'apartheid israélien».

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez était lui aussi présent. «Vive la solidarité internationale, vive la Palestine !», a-t-il notamment scandé.

Egalement présent, le député LFI Eric Coquerel s'est exprimé devant la foule, affirmant avoir «honte» d'un  J’ai honte d’un gouvernement qui ne sait plus mettre les mots sur justes sur la colonisation menée par le gouvernement Israélien sur les Palestiniens. Honte de ce gouvernement qui est le seul à interdire les manifestations !

1 100 personnes ont manifesté aussi à Lyon, selon la préfecture du Rhône citée par l'AFP, soit autant que le samedi précédent. Une minute de silence a été observée pour les familles endeuillées à Gaza tandis que le cortège a progressé avec un important dispositif policier. 

A Strasbourg, ils étaient entre 650 et 1 000. A Lille, environ 1 000 manifestants, selon les organisateurs, 650 selon une source policière, ont défilé derrière une banderole «Contre la colonisation, l'occupation militaire et l'apartheid», appelant au boycott d’Israël. Ils étaient également plusieurs centaines à Toulouse, Montpellier, Saint-Etienne et Annecy.

La cause palestinienne «stigmatisée» par les autorités françaises ?

Interrogé par RT France, Taoufiq Tahani, président d’honneur de l'association organisatrice, déplore la limitation imposée par les autorités : «Dans toutes les capitales européennes, dans le monde entier et dans certaines villes israéliennes également, les manifestations de solidarité avec la Palestine sont autorisées. Mais pas ici à Paris. C'est une honte pour la France. La France n’autorise pas la solidarité avec la Palestine.»

Le 15 mai, des violences avaient émaillé un rassemblement similaire, qui avait été interdit en amont par les autorités, «conformément à la demande du ministre de l'Intérieur» Gérald Darmanin, pour les mêmes raisons.

Cette annonce avait suscité l'indignation, non seulement des militants pro-palestiniens, mais également de certains politiques, notamment à gauche. Jean-Luc Mélenchon avait par exemple estimé que la France était le «seul pays au monde où sont interdites toutes les manifestations de soutien aux Palestiniens» et y avait vu une volonté délibérée des autorités de «provoquer des incidents et [de] pouvoir stigmatiser cette cause».

Ces dernières semaines, des manifestations pro-palestiniennes ont eu lieu dans plusieurs villes du monde, mais également d'Europe, en réaction aux affrontements entre l'armée israélienne et le Hamas. 

Depuis le 10 mai, date de reprise de ces affrontements, 248 Palestiniens, dont 66 enfants, ont perdu la vie dans des bombardements israéliens sur la bande de Gaza, selon les autorités locales. 12 Israéliens, dont un enfant, sont morts en raison des milliers de tirs de roquettes émanant de l'enclave palestinienne, et dont la majorité ont été interceptées par le système de défense antiaérienne israélien «Dôme de fer».

La menace d'expulsion de familles palestiniennes du quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est (secteur occupé illégalement par l'Etat hébreu) au profit de colons juifs s'est traduite par un pic de tensions il y a quelques semaines, avant de virer à l'affrontement entre Palestiniens et Israéliens sur l'esplanade des Mosquées, puis en reprise du conflit Hamas-Israël. Des violences ont également éclaté dans des villes israéliennes mixtes arabes et juives telles que Lod.