France

Rassemblements pro-palestiniens à Paris : la préfecture prend deux arrêtés pour les rendre statiques

Evoquant des «risques de troubles à l'ordre public» après les violences de la semaine précédente lors d'un rassemblement interdit, la préfecture de police de Paris limite les manifestations pro-palestiniennes des 22 et 23 mai dans la capitale.

Dans un communiqué, la préfecture de police de Paris annonce le 19 mai qu'elle a pris deux arrêtés visant à rendre «statiques» des manifestations en soutien aux territoires palestiniens après la récente flambée des violences au Proche-Orient. Concrètement cela signifie qu'elles seront contenues en un lieu défini et ne pourront pas défiler dans les rues.

Le communiqué précise : «Une première manifestation a été déclarée pour le samedi 22 mai [...] avec comme lieu de rassemblement la place de la République à 15h et comme lieu de dispersion la place de la Madeleine à 18h.»

«Une seconde manifestation a été déclarée pour le dimanche 23 mai [...] avec comme lieu de rassemblement la station de métro Barbès-Rochechouart à 15h, jusqu'à la place de la Bastille à 18h en passant par la place de la République», est-il ajouté.

Et de conclure : «Les mêmes déclarants que samedi dernier déclarent donc le même parcours. En raison des risques de troubles à l'ordre public, malheureusement constatés le samedi 15 mai [...] le préfet de police demande que ces manifestations se limitent à des rassemblement statiques.»

La préfecture de police avait interdit, «conformément à la demande du ministre de l'Intérieur» Gérald Darmanin, la manifestation en soutien à la cause palestinienne du 15 mai à Paris. Si les autorités mettaient là aussi en garde contre «des troubles graves à l'ordre public», l'annonce avait suscité l'indignation, non seulement des militants pro-palestiniens, mais également de certains politiques, dont Jean-Luc Mélenchon.

Ce dernier avait estimé que la France était le «seul pays au monde où sont interdites toutes les manifestations de soutien aux Palestiniens» et y avait vu une volonté délibérée des autorités de «provoquer des incidents et [de] pouvoir stigmatiser cette cause».

Plusieurs milliers de manifestants s'étaient malgré tout rassemblés le 15 mai, et la situation avait viré à l'affrontement. 45 personnes ont été placées en garde à vue et 34 ont vu leur procédure classée, cinq étaient toujours en garde à vue le 16 mai, et six font l'objet de poursuites judiciaires, notamment pour des violences et outrages. Un gendarme mobile avait été blessé avant d'être évacué par les secours. Les forces de l'ordre ont de leur côté fait usage d'un canon à eau et de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants.