France

Jets de projectiles, gendarme blessé... Le rassemblement pro-Palestine non autorisé dégénère à Paris

Le rassemblement parisien en soutien aux Palestiniens avait été interdit. Cela n'a pas empêché entre 2500 et 3500 manifestants de se réunir malgré les efforts des forces de l'ordre pour les disperser. De nombreux heurts sont survenus.

Malgré l'interdiction de la préfecture, entre 2500 à 3500 manifestants selon le ministère de l'Intérieur ont tenté de se rassembler ce 15 mai à Paris en soutien à la population palestinienne alors que le Proche-Orient s'embrase. Ainsi, à Gaza, un récent bilan fait état de 139 morts dont 39 enfants à la suite des bombardements de l'armée israélienne, qui explique de son côté agir en représailles à des tirs de roquettes visant l'Etat hébreu depuis le début de la semaine. Côté israélien, le bilan s'élève pour l'heure à 10 morts dont un enfant, depuis le 10 mai. Ces affrontements font suite à des heurts à Jérusalem, liés à la menace d'expulsion de familles palestiniennes de Jérusalem-Est au profit de colons juifs.

Comme annoncé en amont de l'événement interdit dans la capitale française le 15 mai, un important dispositif policier a été mis en place à Paris, notamment dans le XVIIIe arrondissement à Barbès, où les organisateurs de la manifestation avaient appelé à se rejoindre. La tension n'a pas tardé à monter d'un cran puisqu'en tout début d'après-midi, les forces de l'ordre ont fait usage de canons à eau.

Comme en témoignent plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, la police a tenté par plusieurs moyens de disperser le rassemblement. «Des gaz lacrymogènes sont utilisés envers un groupe de manifestants», a par exemple rapidement relaté le journaliste Remy Buisine.

D'ailleurs, le reportage a été mouvementé pour le reporter qui a expliqué s'être fait malmené par un agent des forces de l'ordre pendant qu'il filmait. «A l’instant, un policier met un gros coup de matraque dans mon téléphone, il s’envole à plusieurs mètres de hauteur. Je suis ensuite violemment plaqué contre le mur. Scandaleux», a-t-il écrit, vidéo à l'appui.

Les échauffourées et les dégradations se sont poursuivies pendant de longues heures. «Une poubelle incendiée rue Ordeneur à Paris», a par exemple relaté Valeurs actuelles.

«Des pro-palestiniens jettent des pommes de terre sur les forces de l'ordre», a encore témoigné le même magazine.

«Les forces de l’ordre tentent de disperser quelques centaines de manifestants qui ont finalement réussi à se regrouper dans le nord de Paris. Au moins une interpellation», a de son côté rapporté le reporter Yazid Bouziar, présentant la vidéo de l'arrestation d'un homme.

En début de soirée encore, les affrontements ont perduré, non loin du boulevard périphérique. 

«Tirs de gaz lacrymogène au milieu de la circulation. Proche du périphérique. Situation très étonnante où les forces de l’ordre semblent ne pas réussir à anticiper/gérer les tensions», a rapporté le journaliste Clément Lanot dans la soirée.

En fin d'après-midi, sur le boulevard Ornano, un gendarme mobile a été blessé par un projectile avant d'être évacué par les secours.

Environ 22 000 personnes ont manifesté en soutien aux Palestiniens dans 60 rassemblements en France, selon le ministère de l'Intérieur. 

Les rassemblements les plus importants ont eu lieu à Strasbourg (4000 manifestants), Marseille (1500), Lyon et Nantes (1000), a précisé le ministère. Un total de 51 personnes ont été interpellées, dont 44 à Paris. Il y a eu deux «blessés légers» chez les forces de l'ordre : un agent de la BAC à Nice et un gendarme mobile à Paris, toujours selon les forces de l'ordre.