France

Manifestation pro-palestinienne à Paris : six participants poursuivis en justice

45 personnes ont été placées en garde à vue à la suite du rassemblement à Paris le 15 mai en soutien à la Palestine : 34 ont vu leur procédure classée, cinq étaient toujours en garde à vue le 16 mai, et six font l'objet de poursuites judiciaires.

Six personnes, sur les 45 manifestants placés en garde à vue le 15 mai en marge de la manifestation interdite à Paris en soutien aux Palestiniens, faisaient le 16 mai l'objet de premières poursuites judiciaires, principalement pour des violences, a indiqué le parquet de Paris.

Les gardes à vue se sont poursuivies dans la soirée pour cinq personnes, tandis que les procédures étaient classées pour 34 manifestants, dont 16 après un rappel à la loi, et 18 pour des infractions «insuffisamment caractérisées» selon le parquet. Sur les six manifestants poursuivis, trois doivent être jugés ce 17 mai en comparution immédiate et deux ont accepté une procédure de plaider-coupable, le sixième ayant bénéficié d'une composition pénale, une procédure prévue pour sanctionner les infractions de faible gravité.

367 procès-verbaux dressés à Paris

L'ensemble de ces manifestants avait été interpellé le 15 mai, notamment pour des soupçons de «participation à un groupement formé en vue de violences», «participation à un attroupement après sommation», «violences sur les forces de l'ordre» ou pour outrage.

Entre 2 500 et 3 500 personnes selon les autorités – 4 500 à 5 000 selon les organisateurs –, s'étaient rassemblées par petits groupes dans le quartier de Barbès (XVIIIe arrondissement), occasionnant des face-à-face parfois tendus entre manifestants et forces de l'ordre dans le nord de Paris. Un déploiement policier massif – 4 200 policiers et gendarmes mobilisés avec pour consignes la dispersion «immédiate» – avait empêché les manifestants, qui projetaient de se rendre vers Bastille, de déployer un cortège. Au total, 367 personnes ont été verbalisées dans la capitale, avait indiqué le ministère de l'Intérieur le 15 mai au soir.

L'interdiction du rassemblement, prise le 13 mai par le préfet de police de Paris, Didier Lallement, à la demande du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, pour des «risques de troubles», avait été confirmée le lendemain par la justice administrative.

Au total, les manifestations, un peu partout en France, ont réuni quelque 22 000 personnes selon le ministère de l'Intérieur. Elles sont intervenues sur fond d'escalade militaire inédite depuis 2014 entre Israël et le mouvement palestinien Hamas, dans et autour de la bande de Gaza, et de violences dans des villes israéliennes mixtes arabes et juives.