France

Justice, immigration, menace de «guerre civile»... Des policiers à la retraite signent une tribune

C'est au tour de policiers retraités d'adresser une tribune à l'exécutif afin de l'alarmer sur l'état sécuritaire de la France. Le directeur général de la police nationale a dénoncé cette initiative, jugeant qu'elle fragilisait l'institution.

Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, au gouvernement et aux parlementaires – qui n'est pas sans évoquer les deux récentes tribunes de militaires dénonçant le «délitement» de la France –, 93 policiers retraités demandent aux dirigeants de «tout mettre en œuvre pour mettre fin à la situation gravissime que traverse la France en matière de sécurité et de tranquillité publique».

Estimant que la «peur doit changer de camp», les anciens policiers – qui signent le texte de leur nom – réclament notamment une «réponse pénale adaptée» afin que les condamnations soient «réellement exécutées et à la hauteur des forfaits commis». 

Autre sujet de préoccupation pointé du doigt par les policiers retraités : l'immigration clandestine qui selon eux «gangrène de nombreux quartiers et contribue à alimenter désordre et délinquance»

Globalement, les signataires s'inquiètent que les autorités en viennent à les «remplacer» par les forces armées afin d'avorter une potentielle «guerre civile». «Nous formons le vœu que notre appel au sursaut national soit entendu par les pouvoirs publics et nous joignons nos voix à celles de nos camarades militaires qui se sont exprimés en premier», concluent-ils.

La tribune, qui a été publiée sur plusieurs sites de pétitions en ligne, a récolté ce 14 mai plus de 26 000 signatures.

Une tribune qui «fragilise l'institution», selon le directeur général de la police nationale

Cette initiative a été peu goûtée du directeur général de la police nationale Frédéric Veaux qui a jugé qu'elle «fragilis[ait] l'institution» plus qu'elle ne la renforçait.

Dans un courrier daté du 12 mai, dévoilé par Europe 1 et consulté ce 14 mai par l'AFP, le patron de la police nationale invite les signataires à «prendre connaissance» des mesures prises par le ministre de l'Intérieur qu'il qualifie «d'avancées importantes» et donnent selon lui aux policiers «les moyens de leur autorité». Frédéric Veaux renvoie également les policiers retraités en colère aux «récentes annonces» du gouvernement en matière pénale qui seraient «de nature à faire évoluer positivement les choses» et à répondre aux attentes des forces de l'ordre et des citoyens. En outre, il rappelle aux auteurs de la tribune que leur statut de retraité ne les «exonère pas de l'obligation de réserve».