France

Pédophilie: pour Goldnadel, une fellation à un ado n'est «pas la même chose» que sodomiser un enfant

Invité à commenter l'affaire Duhamel en direct à la télévision, l'avocat a pris la défense d'Alain Finkielkraut, jugeant que ce n'était «pas la même chose de sodomiser un petit enfant de trois ans que de faire une fellation à quelqu'un de 16 ans».

L'avocat Gilles-William Goldnadel a comparé le 14 avril sur CNews la gravité des atteintes sexuelles sur les mineurs dans une démonstration qui a suscité l'indignation du présentateur Pascal Praud, et n'a pas manqué de faire polémique sur les réseaux sociaux.

La discussion portait sur les aveux d'Olivier Duhamel, qui a reconnu les faits d'inceste sur son beau-fils dans les années 80 alors que ce dernier avait entre 13 (selon le témoignage de Camille Kouchner, auteur du livre La familia grande) et 15 ans (selon l'acte d'accusation relayé par plusieurs médias). C'est alors que Gilles-William Goldnadel a fait référence au renvoi d'Alain Finkielkraut de la chaîne LCI en janvier. Le philosophe avait déploré qu'on ne puisse, selon lui, pas poser la question sans déclencher une polémique, de savoir s'il n'y avait pas eu «une forme de réciprocité» sexuelle entre l'adolescent et le politologue. 

«Et alors ? D'abord on parle d'un adolescent, ce n'est pas la même chose et en plus, même pour spécifier le crime, il faut savoir s'il y a eu consentement ou non», avait rétorqué l'académicien lorsque David Pujadas lui avait fait remarquer que la victime présumée était «un enfant de 14 ans» au moment des faits.

Ça n'est pas la même chose de sodomiser un enfant de trois ans que de faire un fellation à quelqu'un de 16 ans

«D'abord je n'ai pas un mot à retirer de ce qu'a dit Finkielkraut», a débuté l'avocat. «À l'époque il [Alain Finkielkraut] avait même fait scandale [...] il ne l'avait pas dit comme ça mais moi je le dis comme ça : Ça n'est pas la même chose de sodomiser un petit enfant de trois ans que de faire un fellation à quelqu'un de 16 ans», a-t-il renchérit avant de se faire interrompre par l'animateur Pascal Praud lui rétorquant que ce type de considération était «insupportable».

Je n'ai pas de leçon à recevoir là dessus, je ne suis pas le complice des pédophiles

Rapidement mis en ligne, l'extrait a fait réagir sur les réseaux sociaux. 

Dans un autre passage de l'émission relayé sur les réseaux sociaux, on peut voir que l'avocat a haussé le ton pour défendre sa position. 

«Mais c'est pas possible vous ne comprenez pas que c'est pas la même chose ? Et que je condamnerais l'un à quatre ans et l'autre à 20 ans», a hurlé l'avocat, arguant que beaucoup de téléspectateurs comprenaient ses propos.

«Ça fait trois fois que vous faites mon procès en expliquant que je crache sur la victime alors que je suis ravi qu'Olivier Duhamel soit condamné à la mort civile», a-t-il renchéri plus loin. «Je n'ai pas de leçon à recevoir là dessus, je ne suis pas le complice des pédophiles», a-t-il encore déclaré. 

La polémique soulevée en janvier par les propos d'Alain Finkielkraut avait été d'autant plus forte qu'il avait déjà fait scandale plus d'une décennie auparavant pour son soutien à Roman Polanski. En 2009 alors que le réalisateur risquait une extradition aux Etats-Unis où il était poursuivi pour avoir drogué et violé l'actrice Samantha Geimer, 13 ans à l'époque (en 1977), le philosophe avait estimé sur France Inter que ce dernier n'était pas un pédophile et que sa victime présumée «n'était pas une fillette, une petite fille, une enfant, au moment des faits». Il avait notamment fait valoir pour étayer ses propos qu'elle avait posé «dénudée pour "Vogue Hommes"».

Ces propos lui sont encore régulièrement reprochés de nos jours, comme en témoigne un violent débat survenu avec la militante féministe Caroline de Haas sur LCI en 2019 sur cette question.