France

«Violez les femmes» : Finkielkraut ironise face à Caroline de Haas et crée la polémique

Une courte vidéo d'Alain Finkielkraut débattant dans une émission face à Caroline de Haas fait grand bruit sur les réseaux sociaux. Non sans ironie, le philosophe y appelle les hommes à violer les femmes. Des propos à replacer dans leur contexte.

«Voilà je dis aux hommes : "Violez les femmes !" D’ailleurs, je viole la mienne tous les soirs et elle en a marre, elle en a marre !». Voilà ce qu'a lancé le philosophe Alain Finkielkraut le 13 novembre sur le plateau de LCI face à la militante féministe Caroline de Haas dans un extrait vidéo largement partagé sur les réseaux sociaux depuis. 

Ces propos, qui sont intervenus à l'issue d'un long débat sur le «politiquement correct», apparaissent pourtant comme un trait d'ironie du philosophe au regard de l'échange complet entre les deux protagonistes. Peu avant qu'il ne sorte de ses gonds et fasse cette déclaration fracassante, Caroline de Haas l'interpellait sur l'affaire Polanski. «Quand une fille de 13 ans violée par un réalisateur, en l’occurrence Polanski, et qu’on dit que ce n’était pas vraiment un viol. Quand vous dites ça, Monsieur Finkielkraut, c’est le message que vous envoyez à toutes les petites filles qui ont été violées dans ce pays…»

La militante faisait référence à un passage de Finkielkraut sur France Inter en 2009, qui a refait surface ces derniers jours sur Twitter, où le philosophe assurait que le réalisateur Roman Polanski n’était pas «pédophile», au motif que sa victime, 13 ans, n’était pas «une fillette, une petite fille, une enfant au moment des faits, c'était une adolescente qui posait nue ou dénudée pour Vogue Homme». 

C'est à ce moment-là que Finkielkraut, reprochant à son interlocutrice de caricaturer ses propos, lui lance : «Violées, violées, violées… Voilà je dis aux hommes : "Violez les femmes !" D’ailleurs, je viole la mienne tous les soirs». Caroline de Haas a peu goûté la plaisanterie. «Vous n’avez pas le droit de dire ça», rétorque-t-elle immédiatement. «C'est du second degré», tente David Pujadas à l'adresse de la militante féministe. «Ce n’est pas du second degré. Ce n’est pas drôle», insiste celle-ci.

Le politiquement correct, c’est le calvaire de la pensée

Tout au long de l'émission, les deux personnalités échangeaient autour de la question : «Toutes les opinions sont-elles bonnes à dire ?» Comme à son habitude, le philosophe s’en est pris à ce qu’il nomme le «politiquement correct», dénonçant la tendance actuelle des féministes à enraciner la notion de «culture du viol». «On parlait autrefois des viols, et par les viols, on dénonçait les passages à l’acte, la pénétration forcée. Aujourd’hui, il y a la «culture du viol». On englobe dans la culture du viol les blagues salaces, les dragueurs lourds, les attouchements et jusqu’à la galanterie», s'est agacé Alain Finkielkraut.

Cette tendance à rechercher la culture du viol dans ces attitudes autrefois banales tend à démontrer, selon le philosophe, qu'«il y aurait, en France, énormément de violeurs en puissance». Le philosophe en conclut que «le politiquement correct, c’est le calvaire de la pensée.»

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