Le Sénat, dominé par l'opposition de droite, a boycotté massivement ce 1er avril le vote sur les nouvelles restrictions annoncées par Emmanuel Macron la veille face à l'épidémie de Covid-19, néanmoins techniquement approuvées par 39 voix pour et deux contre.
Le Sénat n'est pas le faire valoir de l'exécutif ou du président de la République et nous ne sommes pas des greffiers appliqués du verdict de Jupiter
A l'issue d'un discours du Premier ministre Jean Castex et des interventions des présidents de groupe, seuls 45 sénateurs sur 348 ont pris part au vote, pour un total de 41 suffrages exprimés. La grande majorité de l'hémicycle, droite et gauche confondues, n'a pas pris part au vote, dénonçant «un simulacre de démocratie». «A quoi bon voter, si tout est décidé ?», a demandé le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau. «Ce geste politique, ce n'est pas un mouvement de mauvaise humeur, ce n'est pas un caprice, c'est simplement un message : la démocratie représentative, c'est l'assurance pour tous les Français [...] que le sort de tous ne repose pas dans les mains d'un seul», a-t-il ajouté. «Le Sénat n'est pas le faire valoir de l'exécutif ou du président de la République et nous ne sommes pas des greffiers appliqués du verdict de Jupiter», a encore déclaré le sénateur de Vendée, décochant ses flèches contre Emmanuel Macron.
Plus tôt dans la journée, L'Assemblée nationale avait également approuvé les nouvelles restrictions par 348 voix contre neuf. La quasi-totalité des oppositions avait également boycotté le scrutin dans l'hémicycle en dénonçant «une mascarade». Après le discours du Premier ministre et d'un débat, seule la majorité LREM-MoDem-Agir a voté pour, le RN contre ainsi que Nicolas Dupont-Aignan (DLF) et les ex-députés LREM Joachim Son-Forget et Guillaume Chiche.