France

Unef : l'Etat a enquêté sur le syndicat et remettrait en cause son financement

Une note confidentielle demandée par l'Elysée et dévoilée par Europe 1 qualifie l'Unef de syndicat étudiant «coupé de sa base» et s'éloignant des valeurs républicaines. Le gouvernement n'envisagerait toutefois pas sa dissolution.

Le syndicat étudiant de gauche Unef aurait été l'objet d'une note confidentielle, exigée par l'Elysée, dont les grandes lignes ont été révélées par Europe 1, le 24 mars.

Cette note ferait état d'un syndicat «qui ne correspond pas toujours aux valeurs républicaines qu’il dit défendre». Celui-ci serait même «coupé de sa base», s'éloignant «de la contestation des réformes gouvernementales pour embrasser des sujets sociétaux […] tels que la lutte contre les discriminations», selon le document de sept pages. De fait, le syndicat se serait ainsi rapproché «des étudiants musulmans de France» (EMF), association controversée créée en 1989 que d'aucuns estiment proches des Frères musulmans. Les deux organisations ont d'ailleurs déjà participé à des élections en faisant liste commune. D'après la note dévoilée par Europe 1, l'EMF «aurait amené l’Unef à soutenir le port du voile dans la sphère publique, à tenter en 2019 d’empêcher une représentation de la pièce Les Suppliantes d’Eschyle, – jugée raciste – ou encore à considérer l’émotion suscitée par l’incendie de Notre-Dame de Paris comme un "délire de petit blanc"».

«Pour l'instant, l’Elysée et le ministère de l’Intérieur n’envisagent pas la dissolution du syndicat mais remet la question de son financement sur la table», affirme Europe 1. L'Unef toucherait 600 000 euros de subventions par an.

Défendue par une partie de la gauche dont La France insoumise, l'Unef est au cœur d'une polémique, notamment après les récents propos de sa présidente Mélanie Luce sur Europe 1, le 17 mars. Celle-ci avait en effet confirmé l'existence de réunions de discussion non-mixtes, sous-entendant que les personnes blanches en étaient exclues.

Une confidence qui a notamment eu pour conséquence une demande de la part de certains élus de droite, comme le député Eric Ciotti, de dissoudre le syndicat.