France

Un député MoDem à propos du Spoutnik V : «Il ne faudrait pas qu’on se retrouve avec trop de doses»

Interrogé sur Public Sénat, le président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale Patrick Mignola a mis en garde contre un surplus de commandes de vaccins : «Il ne faudrait pas qu'on se retrouve, à un moment, avec trop de doses.»

Alors que l'Agence européenne du médicament pourrait bientôt autoriser le vaccin Spoutnik V dans l'UE, le patron des députés MoDem à l'Assemblée nationale Patrick Mignola a néanmoins estimé le 23 mars sur Public Sénat que l'accès au produit russe ne représentait pas une priorité, car «il ne faudrait pas qu’on se retrouve, à un moment, avec trop de doses». Membre de la majorité parlementaire, l'élu de Savoie rejoint ainsi l'avis du commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton, qui avait déclaré le 21 mars sur TF1 que l'UE n'aurait «absolument pas besoin de Spoutnik V» pour mener à bien sa campagne vaccinale contre le Covid-19.

«Aujourd’hui on a commandé 200 millions de vaccins pour 66 millions de Français. Il ne faut pas que nous cédions à l’affolement. On est capable aujourd’hui de monter en puissance», a développé Patrick Mignola le 23 mars, mettant en avant la nécessité de ménager les comptes publics. «Il faut qu’on puisse vacciner tout le monde, qu’on commande le maximum, mais il ne faut pas qu’on fasse n’importe quoi, c’est de l’argent public», a-t-il ajouté.

Aucun «ségrégationnisme anti-slave»

Le député MoDem a par ailleurs assuré qu'il n'y avait à l'égard du Spoutnik V aucun «ségrégationnisme anti-slave». Patrick Mignola pense d'ailleurs qu'en cas de défaillance d'autres fournisseurs de vaccins, le fabricant russe pourrait être sollicité : «Si aujourd’hui ceux qui nous fournissent les vaccins n’étaient pas en capacité de faire – vous avez vu les polémiques autour d’AstraZeneca – évidemment il faudra se tourner vers les autres.» Il a néanmoins contrebalancé : «Si vous voulez tous céder à l’affolement et que demain on se mette à commander un milliard de doses pour une population de 50 millions d’habitants, je suis sûr que vous reposeriez la question dans six mois.»