France

Des milliers de poissons retrouvés morts dans une rivière à la suite d'une pollution chimique

Un incident lors d'une vidange de bac de traitement d'une scierie a provoqué une importante pollution chimique dans la Sénouire (Massif central), tuant des milliers de poissons. Une enquête a été ouverte et la pêche interdite jusqu'à nouvel ordre.

Le 20 mars, des milliers de poissons (truites, chevesnes, goujons ou encore écrevisses) ont été retrouvés morts dans une rivière du Massif central, la Sénouire, à la suite d'un incident technique lors d'une vidange d'un bac de traitement de bois d'une scierie située à Salzuit. Cette défaillance a engendré une grande pollution chimique dans les eaux de la rivière entre Paulhaguet et Vieille-Brioude (Haute-Loire), selon le site du quotidien régional La Montagne. Au total, 18 kilomètres de rivière sont pollués. 

Toujours selon La Montagne, la préfecture de Haute-Loire a annoncé que l'enquête conduite par les services de la gendarmerie et la police de l'environnement (OFB) avait déterminé «qu'une entreprise implantée à Salzuit serait à l'origine de la pollution du cours d'eau» et que la vidange d'un bac de traitement du bois avait causé un rejet accidentel de produits dangereux pour les organismes aquatiques. De son côté, la scierie mise en cause confirme que «les premières analyses ont montré que le déversement accidentel de produit de préservation du bois s'était produit lors d'une opération d'entretien».

Si la source de la pollution a pu être maîtrisée après une intervention des sapeurs-pompiers qui ont procédé à une obstruction des réseaux de la scierie, la préfecture a annoncé que la pêche serait interdite jusqu'à nouvel ordre et que les services de la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) effectuaient depuis le 22 mars une inspection «afin d'éclaircir les causes de ce rejet et de prendre les mesures nécessaires». Une procédure judiciaire a par ailleurs été engagée.

L'entreprise assumera «ses responsabilités» et promet de faire des travaux

Comme le rapporte France 3, la pollution a été détectée par des pêcheurs. Le 22 mars, le président de l’APPMA (Association pour la pêche et la protection du milieu aquatique) de Brioude (Haute-Loire), François Josenci, était venu constater les dégâts : «C’est monstrueux, des centaines de milliers de poissons sont morts. Il y a encore des poissons qui sont en train de mourir. [...] Je suis écœuré. [...] Tout cela est dû à des bêtises, à de l’argent. C’est écœurant. On ne peut pas avoir d’autres mots».

Réagissant à cet événement, les 18 hommes et femmes qui composent l'effectif de l'entreprise mise en cause ont déploré ce drame. «Nous sommes depuis plus de 40 ans implantés au cœur de ce territoire, beaucoup d'entre nous sont pêcheurs, chasseurs ou simples promeneurs [...] cet accident et ses conséquences importantes sur notre environnement nous touchent particulièrement car nos emplois reposent sur les ressources naturelles qui nous entourent ce qui nous rend sensibles à la nécessité de leur préservation», assurent-ils. 

Le dirigeant de l'entreprise a assuré que des travaux seraient «réalisés au plus vite pour prévenir tout risque futur».