D'après les informations publiées par l'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO) le 24 février, des poussières de sable en provenance du Sahara, transportées dans les airs sur une moitié de la France le 6 février, étaient porteuses d'un élément radioactif, le Césium 137.
Du sable récolté dans le massif jurassien, dans le Haut-Doubs, a en effet été analysé par un laboratoire qui a détecté des traces de Césium 137. «Il s’agit d’un radioélément artificiel qui n’est donc pas présent naturellement dans le sable et qui est un produit issu de la fission nucléaire mise en jeu lors d’une explosion nucléaire», déclare l'ACRO, qui assure que ces résidus de pollution radioactive datent «des essais de la bombe atomique pratiqués par la France dans les années 60» dans le Sahara algérien. D'après les scientifiques qui ont analysé la poussière, la dose serait «inoffensive pour l'homme».
Le 7 février 2021, un général de l'armée algérienne avait demandé à la France d'«assumer ses responsabilités historiques» et de «décontaminer» les sites d'essais nucléaires qui se sont tenus dans le Sahara et ont fait un grand nombre de victimes.
Le 13 février 1960, à Reggane, dans le désert, la France a procédé à son premier essai nucléaire, baptisé «Gerboise bleue» : une bombe au plutonium d'une puissance de 70 kilotonnes – trois à quatre fois plus puissante que celle d'Hiroshima – dont les retombées radioactives allaient s'étendre à toute l'Afrique de l'Ouest et au sud de l'Europe. La France, qui a colonisé l'Algérie de 1830 à 1962, a procédé au total à 17 essais nucléaires dans le Sahara algérien entre 1960 et 1966, sur les sites de Reggane puis d'In Ekker.