Le patron du Medef (organisation patronale) est furieux et l'a fait comprendre sur Europe 1 le 20 mars, au sujet de la décision d'un troisième confinement annoncé le 18 mars par Jean Castex, entraînant la fermeture de commerces dits «non-essentiels» à compter du 20 mars, afin de lutter contre le Covid-19.
Geoffroy Roux de Bézieux déclare ainsi avoir «du mal à comprendre cet acharnement sur les commerces alors qu'énormément d'efforts ont été faits sur le plan sanitaire».
Le président du Medef reproche notamment au gouvernement d'incriminer les commerces comme étant des lieux de contamination. «[La contamination] vient loin derrière les familles, les entreprises, les proches», assure-t-il ainsi, tout en concédant qu'il y avait des «progrès à faire au moment de la restauration».
Concernant les critères de fermeture, «la folie bureaucratique va se remettre en place comme au mois de novembre», déplore-t-il, ajoutant ignorer si les magasins de bricolage ou d'électronique d'une surface supérieure à 10 000 m2 resteraient ouverts ou non.
«Le principe du confinement partiel des commerces ne fonctionne pas», tranche-t-il, répétant que «ce n'est pas dans les commerces qu'on se contamine».
Sur le plan macroéconomique, il se dit «sceptique» par rapport à la prévision du gouvernement d'une baisse de 0,2 point de PIB en raison de ces nouvelles mesures. «Je pense que ce sera plus fort que ça», affirme-t-il, alors que 90 000 commerces vont devoir baisser le rideau, dans 16 départements, dont ceux d'Ile-de-France.
«La clé, c'est la vaccination», estime Geoffroy Roux de Bézieux, citant en exemple la Grande-Bretagne, où 25 millions de personnes ont été vaccinées et a pu être mis en place un «calendrier de réouverture des restaurants, à partir de début mai».
Bruno Le Maire soutient les nouvelles restrictions, et veut rassurer les entreprises
Du coté du gouvernement, on assure de l'efficacité des nouvelles mesures. Ainsi le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, interrogé sur France inter affirme que cette stratégie de reconfinement est la bonne : «Nous faisons du sur-mesure; je n'ai pas du tout la prétention que ça soit idéal mais ça correspond à chaque fois à une logique simple : garantir la sécurité sanitaire des Français tout en préservant au maximum l'activité économique et les commerces.»
«Je cherche à ouvrir le plus grand nombre possible de commerces malgré tout car ça participe non seulement de l'activité économique, mais du moral des Français», a-t-il ajouté et avant d'expliquer le choix de laisser ouverts certains commerces : «Pourquoi les fleuristes ? Parce qu'ils vendent quasiment la moitié de leur stock au moment du printemps. Pourquoi les chocolatiers ? Parce que nous avons Pâques qui arrive et qu'ils font une très grande partie de leur chiffre d'affaires dans cette période-là [...] Pourquoi les concessions automobiles ? Parce que derrière, il y a des dizaines de milliers d'ouvriers qui sont concernés.»
Reste le problème de la fermeture des magasins de vêtements. Le ministre a confié avoir demandé au ministre délégué aux PME, Alain Griset, «de trouver, d'ici la semaine prochaine, une solution pour traiter les stocks de l'habillement». Bruno Le Maire a également annoncé une prise en charge intégrale des frais fixes, tels les loyers, pour les entrepreneurs qui ont repris un fonds de commerce en 2020, ou pour ceux qui «ont fait des investissements [mais] n'ont toujours pas rouvert» et ne peuvent donc justifier d'un chiffre d'affaires leur donnant droit à une telle aide. Le ministre a aussi décidé que les commerces fermés pourraient maintenant avoir accès au fonds de solidarité dès lors qu'ils perdent au moins 20% de leur chiffre d'affaires contre 50% précédemment.