France

Reconfinement localisé : un aveu d'échec ? L'opposition réagit aux annonces de Castex

Gauche et droite s'inquiètent depuis l'annonce par Jean Castex d'un nouveau tour de vis pour 16 départements. Certains, pour la plupart centristes et socialistes ont en revanche soutenu les décisions, au moins du bout des lèvres.

Le troisième confinement pour 16 département annoncé par Jean Castex le 18 mars a été apprécié de diverses manières par la classe politique. Les critiques les plus incisives se retrouvent à droite comme celles de la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen. «Le confinement, c’est ce que l’on fait quand on a tout raté», débute-t-elle dans un tweet, expliquant : «Vaccination lente et incohérente, politique de tests déficiente, hôpital public affaibli : ce soir, le gouvernement fait payer aux habitants des territoires concernés ses échecs répétés.»

Le député de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan considère ce gouvernement «incapable», qui «fait payer ses fautes graves aux Français». «Ce nouvel enfermement est un non-sens sanitaire tant que ne seront pas prises les mesures attendues depuis un an : protection des plus fragiles, diffusion des soins, augmentation des lits de réanimation», poursuit-il.

Le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier, estime qu'«un an après, jour pour jour, on prend les mêmes et on recommence». «Ce qu’on impose aux Français est très violent. J’ai le sentiment qu’on n’a rien appris de cette année de pandémie. Il faut tout reprendre à zéro, s’inspirer des pays qui regoûtent à la vie !», s'exclame-t-il également.

Le maire socialiste (PS) de Saint-Denis (ville du 93 concernée par les nouvelles restrictions), Mathieu Hanotin a adopté pour sa part un ton mesuré constatant que «beaucoup de nos propositions ont été écoutées, notamment sur la possibilité d’activités en plein air». «Mais incompréhension sur la vaccination : il y a urgence à vacciner plus vite les plus jeunes et les actifs en Seine-Saint-Denis et à territorialiser la vaccination», relativise-t-il.

Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a utilisé l'ironie pour se moquer de l'action gouvernementale : «Génial le confinement partiellement déconfiné avec couvre-feu décalé à 19 heures. Macron, quel génie de la chienli[t] !»

Alexis Corbière, député insoumis, lui évoque des propos «brouillons.»

Parmi ceux qui soutiennent les nouvelles mesures en émettant malgré tout une alerte, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse qui déclare «prendre acte des décisions de reconfinement annoncées» : «Elles vont être très dures à vivre pour les Franciliens. Je demande un rattrapage vaccinal immédiat pour notre région, la moins vaccinée de France ! Et la reprise des aides aux entreprises et commerces.»

Interrogé par l'AFP, le président de l'UDI (parti centre-droit), Jean-Christophe Lagarde, assure qu'il a dit «depuis deux mois [...] que cela arriverait mi-mars». «Mais il faut prendre cette décision avant qu’il ne soit trop tard pour nos hôpitaux [et] nos soignants», ajoute-t-il en notant «deux erreurs» : «L'ouverture des écoles alors que le virus y circule [et la] fermeture des commerces alors que pas de risques.»

La maire PS de Lille, Martine Aubry, a déclaré auprès de l'AFP «qu'il fallait prendre ces mesures» : «Ces mesures, je les aurais préférées autour des vacances scolaires, pendant quatre semaines il y a maintenant quelque temps. Le gouvernement a préféré attendre. Je ne sais pas s'il a eu raison ou pas, en tout cas je crois qu'aujourd'hui ces mesures étaient nécessaires. Je remarque deux points positifs : le fait que les écoles ne ferment pas et [...] de laisser la possibilité de se promener, bien sûr en respectant les règles, dans un rayon de 10 kilomètres, sans limitation de temps. Ce que je regrette, comme d'habitude, c'est que ces mesures soient annoncées au dernier moment.»