France

L'Etat reconnaît sa responsabilité dans un tir de LBD ayant grièvement blessé un adolescent

Le ministère de l’Intérieur a admis la responsabilité sans faute de l'Etat dans un tir de LBD ayant grièvement blessé un adolescent à la mâchoire en marge d’une manifestation des gilets jaunes à Strasbourg, en janvier 2019.

Le ministère de l’Intérieur a admis le 16 mars la responsabilité sans faute de l’Etat dans le tir de lanceur de balles de défense (LBD) qui a sévèrement blessé Lilian, un adolescent de 15 ans, en marge d'une manifestation des Gilets jaunes ayant eu lieu le 12 janvier 2019 à Strasbourg, et à laquelle il ne participait pas.

Une plainte avait alors été déposée par la mère de Lilian, Flore Diesse Robin, mais classée sans suite en raison de «l'impossibilité d'identifier le policier qui a tiré» et du «défaut d'intention avéré du tir en direction du jeune homme», comme l'avait précisé l'avocat de l'adolescent et de sa mère. Flore Diesse Robin avait d'ailleurs réagi auprès de RT France en exprimant sa colère et en dénonçant «une injustice et un mépris total». Elle avait ensuite introduit une requête devant le ministère de l’Intérieur afin que la responsabilité de l’Etat soit engagée.

C'est désormais chose faite, et Flore Diesse Robin a commenté la situation en ces termes auprès de France 3 : «Enfin, j’ai été entendue. Je voulais qu’il soit officiellement innocenté par un document. Ce papier, je l’ai reçu la semaine dernière. C’est un vrai soulagement. Cela fait deux ans que j’attendais. J’avais un peu perdu espoir mais j’y croyais quand même. C’est une façon de dire : on est désolé». 

Apprendre à vivre avec ça et ne pas avoir la haine du policier

Selon sa mère, Lilian – qui vit désormais en internat près de Marseille, selon France 3 – «a encore du mal à sortir, à voir du monde. Il a tendance à rester caché en raison de sa cicatrice». Une blessure qui a laissé des séquelles : «On a découvert que la mâchoire n’était pas consolidée. Il est possible qu’il ait besoin d’une greffe osseuse dans les prochaines semaines», commente Flore Diesse Robin. Cette reconnaissance de la responsabilité de l’Etat peut potentiellement donner lieu à des indemnisations, qui seront évaluées dans les semaines à venir par un expert médical.

«Ce que j’essaie d'apprendre [à mon fils], c’est d’apprendre à vivre avec ça et de ne pas avoir la haine du policier. La haine, ça détruit. Je veux juste qu’il vive sa vie normalement», conclut Flore Diesse Robin.