France

Gilets jaunes : deux policiers mis en examen pour violences, dont l'éborgnement de Jérôme Rodrigues

Deux policiers ont été mis en examen pour violences dans l'enquête sur l'éborgnement de la figure des Gilets jaunes Jérôme Rodrigues et sur la blessure d'un autre participant à une mobilisation des Gilets jaunes en janvier 2019.

Jérôme Rodrigues et l'AFP, citant une source judiciaire, ont rapporté ce 10 février que deux policiers avaient été mis en examen le 14 janvier, dans l'enquête sur l'éborgnement du célèbre Gilet jaune et sur la blessure d'un autre manifestant en 2019.

Le policier, accusé d'avoir lancé la grenade qui a causé la perte de l'œil droit de Jérôme Rodrigues lors du rassemblement du 26 janvier 2019 à Paris, a été mis en examen pour des «violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente», aggravées. L'autre policier est poursuivi pour des «violences volontaires aggravées» sur un autre manifestant participant au même rassemblement de Gilets jaunes.

La qualification criminelle retenue contre le premier policier est passible des assises. Les deux fonctionnaires ont été placés sous contrôle judiciaire par les juges d'instruction, chargés des investigations depuis le 13 février 2019.

A l'époque des faits, le tir d'un lanceur de balles de défense (LBD) et le lancer concomitant d'une grenade de désencerclement avaient touché le groupe dans lequel évoluait Jérôme Rodrigues et Mickaël, sans qu'il soit immédiatement possible de déterminer quelle arme avait blessé les deux hommes.

La blessure de Jérôme Rodrigues, un ancien commerçant de 41 ans, avait relancé la controverse sur l'usage du LBD, arme controversée accusée d'avoir causé la perte d'un œil chez plusieurs manifestants. Les autorités avaient d'abord contesté tout usage d'une telle arme, dont les tirs sont désormais filmés, à l'heure des faits place de la Bastille.

Depuis les manifestations des Gilets jaunes de l'hiver 2018-2019, au moins 30 manifestants ont été éborgnés et cinq ont eu la main arrachée, selon un décompte du journaliste David Dufresne. L'utilisation de lanceurs de balles de défense mais aussi de certaines grenades par les forces de l'ordre était principalement mise en cause.