Au lendemain de la mobilisation de quelques dizaines de Gilets jaunes dans plusieurs grandes villes françaises, Jérôme Rodrigues, figure de ce mouvement, s'est exprimé ce 17 mai dans un live sur son compte Facebook.
«Oui hier [le 16 mai] c'était une journée de merde ! Vous vous attendiez à quoi sincèrement ? [...] Vous vous attendiez à un million de Français dans la rue ?», s'offusque en préambule Jérôme Rodrigues. Et de poursuivre : «Vous êtes des Gilets jaunes. Vous êtes sur le délire que vous allez ouvrir les yeux aux autres [...], les mettre en éveil. Et parfois je m'aperçois que certains Gilets jaunes ne sont pas éveillés eux-mêmes.»
«Il faut au moins une personne, au moins à l'échelle de Paris»
Car les remontrances et autres accusations émises par des Gilets jaunes déçus par cette reprise en ordre dispersé de la mobilisation sociale sont, selon Jérôme Rodrigues, essentiellement des conséquences d'un manque d'organisation et de coordination ainsi que d'informations contradictoires concernant les rassemblements. Il demande ainsi aux Gilets jaunes de se doter «d'un chef», d'«un représentant» ou d'un porte-parole.
Le monde est monde depuis qu’on arrive à avoir un alpha qui arrive à mettre les choses en place
«Messieurs les Gilets jaunes ne veulent pas de leader, [...] de responsables, de chefs, je l'entends. Mais alors par contre quand ça se passe mal, vous savez trouver un chef pour lui chier dessus. [...] Trouvez-vous un chef !», recommande-t-il à l'ensemble des militants du mouvement contestataire. Jérôme Rodrigues s'agace par ailleurs du fait que, s'il n'est «responsable de rien», «leader de rien», il paye en revanche «tous les pots cassés».
«Alors maintenant, oui il faut que tout le monde converge. Mais il faut au moins une personne, au moins à l'échelle de Paris, [...] qui emmène tout le monde, une bonne fois pour toute», réclame encore Jérôme Rodrigues.
«Trouvez-vous quelqu'un ! [...] Trouve-nous quelqu'un, Gilet jaune que tu es, citoyen en colère que tu es qui portes un Gilet jaune. Mets le RIC [référendum d'initiative citoyenne] en place, élis-le, votes pour lui, désigne-le, faites des sondages sur [les réseaux sociaux]», continue-t-il sur un ton agacé.
Et d'ajouter qu'il ne parle pas «de leader» ni «de quelqu'un de directif», mais «de quelqu'un qui parle d'une seule voix, que les gens écouteront quand il dira tel endroit, telle heure, tel jour». «Le monde est monde depuis qu’on arrive à avoir un alpha qui arrive à mettre les choses en place», a-t-il martelé.
Enfin, Jérôme Rodrigues explique que les mobilisations se sont mieux déroulées dans d'autres villes de France qu'à Paris. «A Toulouse, ils savent très bien où se rendre et il n'y a pas l'air d'avoir les mêmes problèmes. A Montpellier, c'est pareil. A Bordeaux, c'est pareil. A Marseille, c'est pareil. Il n'y a pas de soucis», appuie-t-il à la fin de sa prise de parole diffusée en direct sur Facebook.