Le Premier ministre a tenu une nouvelle conférence de presse ce 4 mars alors que la circulation du virus s'est amplifiée ces derniers jours. Le chef du gouvernement a annoncé que le Pas-de-Calais serait le premier des 20 départements placés sous «surveillance renforcée» à basculer dans un confinement le week-end, après les agglomérations de Nice et Dunkerque la semaine passée. Les autres départements ne sont pas concernés par cette mesure. Les centres commerciaux non-alimentaires de plus de 10 000 mètres carrés seront également fermés dans les départements sous surveillance.
Le gouvernement a placé trois nouveaux départements, les Hautes-Alpes, l'Aisne et l'Aube, sous surveillance renforcée en raison de la progression du virus, qui porte à 23 le nombre de départements sous ce statut.
Jean Castex espère pouvoir accélérer la campagne de vaccination et a promis qu'au moins 20 millions de personnes seront vaccinées d'ici mi-mai, soit la totalité des plus de 50 ans volontaires.
«D'ici l’été, nous aurons reçu suffisamment de doses pour avoir proposé la vaccination à 30 millions de personnes, soit les deux tiers de la population de plus de 18 ans», a ajouté le chef du gouvernement, alors que 3,2 millions de personnes ont pour l'instant reçu une première injection, et plus de 1,7 million ont été vaccinées avec deux doses. Il a également appelé «solennellement» les personnels des Ehpad à se faire vacciner.
Eviter les reconfinements locaux
Avant cette conférence, l'objectif annoncé de l'exécutif était d'éviter au maximum le reconfinement local, au moment où des pays voisins comme la Grande-Bretagne ou l'Allemagne passent au déconfinement progressif. Emmanuel Macron devait réunir le 3 mars en fin d'après-midi Jean Castex et les ministres concernés pour étudier les différents scénarios de réouverture des lieux publics, et notamment l'introduction d'un «pass sanitaire» évoqué la semaine dernière par le chef de l'Etat, a fait savoir l'Elysée à l'AFP.
Pour tenter de faire passer les mesures, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait tenté le 3 mars de redonner espoir, prévoyant un «retour à une vie plus normale [...] peut-être dès la mi-avril». «Il faut tenir encore quelques semaines, quatre à six semaines», avait lâché deux jours avant Emmanuel Macron à un étudiant.
En attendant, l'exécutif entend donner des perspectives : la réunion devait permettre d'étudier les outils d'anticipation ainsi que les modalités que pourrait comporter un «pass sanitaire», comme les QR codes à utiliser dans des lieux publics, les protocoles expérimentaux pour les événements culturels et sportifs ou les restaurants, afin d'être prêt lorsque la réouverture sera possible, a expliqué une source gouvernementale à l'AFP, avant les annonces du Premier ministre.
Le «pass sanitaire» à l'étude
Emmanuel Macron avait évoqué la semaine dernière la mise en place en France d'un «pass sanitaire» afin de rouvrir certains lieux sans conditionner leur accès à la vaccination, en considérant que ce «sujet important» qui «va poser beaucoup de questions techniques, de respect des données individuelles, d'organisation de nos libertés», doit être «préparé dès maintenant, techniquement, politiquement et juridiquement».
Lors de la réunion du 3 mars, l'exécutif devait aussi étudier les expérimentations de réouverture de certains espaces publics, musées, théâtres, cinémas et festivals, comme celles menées à Marseille, Paris ou Lyon. Deux concerts-tests auront lieu «dans la deuxième quinzaine de mars», avec un millier de personnes, dans la salle de spectacle du Dôme à Marseille, assis avec la possibilité de se lever. Toutes les personnes seront testées avant le concert et les cas positifs ne seront pas filtrés mais des tests post-événement évalueront les contaminations. A Paris, 5 000 personnes participeront à une expérimentation dans la salle Accor Arena de Bercy, un concert debout avec un groupe test.
Au niveau national, le nombre de nouvelles contaminations en 24 heures était de 26 788, le 3 mars au soir. Et le nombre de patients atteints de Covid-19 soignés en réanimation continue également de progresser, avec 3 637 malades le même jour, soit le niveau le plus élevé depuis fin novembre. Mais ce chiffre reste éloigné du pic de la 2e vague de l'automne (4 900) et surtout, de la 1re vague au printemps (7 000). 326 nouveaux décès ont été comptabilisés dans les hôpitaux le 3 mars, un rythme qui demeure stable. Depuis le début de l'épidémie, plus de 87 000 personnes sont décédées du Covid en France.