France

«Notre démocratie est en danger de mort» : le vote par anticipation sous le feu des critiques

L' amendement déposé par le gouvernement visant à introduire «un vote par anticipation» sur «une machine à voter» lors de l'élection présidentielle de 2022 fait l'objet de critiques de la part de responsables politiques de droite et du centre.

Le 16 février 2021, le gouvernement a déposé un amendement au Sénat visant à introduire «un vote par anticipation» sur «une machine à voter» lors de l'élection présidentielle de 2022. Une proposition qui n'est pas sans évoquer la polémique autour du vote par anticipation qui a enflammé la dernière présidentielle américaine et qui a suscité des réactions négatives à droite et au centre de l'échiquier politique, y compris au sein de la majorité.

La députée et présidente du Rassemblement national Marine Le Pen s'est étonnée sur Twitter du fait que le gouvernement n'ait «pas le temps d’instaurer la proportionnelle mais qu'[il ait] le temps de magouiller un vote anticipé».

Nicolas Dupont-Aignan, député et président de Debout la France, a quant à lui affirmé qu'Emmanuel Macron «veut nous voler l’élection présidentielle» en faisant «tout pour brouiller le scrutin». «Notre démocratie est en danger de mort !» s'est-il inquiété.

Le président des Patriotes Florian Philippot s'est demandé quel est le besoin d'instaurer le vote par anticipation, «sinon frauder».

François Asselineau, président de l'UPR et candidat à l'élection présidentielle de 2017, a affirmé que «les machines à voter – a fortiori par anticipation – sont un des moyens connus pour truquer les résultats électoraux». 

La sénatrice Les Républicains Valérie Boyer a critiqué la volonté d'Emmanuel Macron d'imposer «à la dernière minute» et «en catimini un vote dans 100 villes sur machine électronique plusieurs jours avant le dimanche du scrutin». Un «tripatouillage» dû selon elle au fait que le président «peine à neutraliser ses adversaires».

La députée ex-LREM désormais membre du groupe Libertés et territoires Martine Wonner a quant à elle mise en garde contre un «danger pour notre état de droit», en regrettant que l'amendement du gouvernement n'ait fait l'objet d'«aucune étude d'impact» ni d'«aucun débat».

Au sein de la majorité enfin, le député LREM Pacôme Rupin a exprimé sa «surprise» dans l'hémicycle face à cet amendement, en demandant à ce qu'une telle mesure soit traitée «dans un texte de loi dédié concernant toutes les élections».