France

Projet de loi «séparatisme» : abstention ou contre, l'opposition fustige le texte adopté

Le projet de loi contre le «séparatisme» a été adopté dans une ambiance houleuse à l'Assemblée nationale le 16 février. Une partie importante de l'opposition s'est abstenue ou a voté contre, multipliant les critiques contre le gouvernement.

Le projet de loi contre le «séparatisme» a été largement adopté le 16 février en première lecture (347 voix pour, 151 voix contre et 65 abstentions). 

L'opposition n'en démord pas. Jugé trop faible par la droite, hors sujet ou «contre les musulmans» par la gauche, le projet de loi allait même jusqu'à menacer de fracturer la majorité. 

Il n'y a pas eu «de désordre», s'est félicité le chef de file des députés LREM, Christophe Castaner même si dix de ses députés se sont abstenus et un a voté contre. Le Parti socialiste et le Rassemblement national se sont quant à eux abstenus. La France insoumise et les Républicains ont pour leur part voté contre.

L'opposition partagée entre abstention et rejet

Opposant virulent au projet de loi, le député insoumis de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière a partagé sur Twitter son intervention lors des débats préliminaires au vote : «En 2017, le mandat qui vous a été donné était de faire barrage aux idées du Front National, pas un passage !»

Pour le chef de file des députés Les Républicains, Damien Abad «le compte n’y est pas». «Rien sur la radicalisation dans des sphères importantes, rien sur le voile des mineures», a contesté le député de droite.

Dans un entretien accordé à BFM TV, le député du Rassemblement national Sébastien Chenu a expliqué les raisons de l'abstention des députés du parti de Marine Le Pen. Un projet de loi «nettement insuffisant pour combattre l'islamisme, qui n'est par ailleurs même pas nommé directement», a regretté le député du Nord sur Twitter. 

La députée communiste Elsa Faucillon a aussi expliqué son vote contre le projet de loi. «En plus d'être inefficace, ce projet de loi c'est la toile de fond du débat Darmanin/Le Pen», a déploré la députée des Hauts-de-Seine

Pour le député de l'Essonne et président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, «les mesurettes du projet de loi sur le séparatisme [sont une] opération de communication d’Emmanuel Macron». Le candidat à l'élection présidentielle a estimé que Gérald Darmanin «[feignait] de lutter contre l'islamisme».

Le projet de loi sera examiné le 30 mars au Sénat. Bruno Retailleau, chef de file de la droite majoritaire, entend supprimer l'article controversé sur l'école à domicile, introduire la notion de «séparatisme islamiste» et l'interdiction du voile dans les lieux publics.