France

Vers un vote anticipé «sur une machine à voter» lors de la prochaine présidentielle en France ?

Le gouvernement a déposé un amendement au Sénat proposant «un vote par anticipation pour l’élection présidentielle» sur une «machine à voter». Le texte évoque «une entrée en vigueur différée au plus tard au 1er janvier 2022».

La polémique autour du vote par anticipation qui a enflammé la présidentielle américaine se répétera-t-elle en France ? Le gouvernement a déposé un amendement au Sénat le 16 février 2021, dans le cadre des discussions autour du projet de loi organique relatif à l’élection du président de la République, qui vise à introduire «un vote par anticipation» sur «une machine à voter» lors de l'élection présidentielle.

«Cet amendement instaure un vote par anticipation pour l’élection présidentielle», peut-on lire dans le document, qui précise : «Les électeurs peuvent demander à voter dans une autre commune, de leur choix, parmi une liste de communes arrêtées par le ministre de l’Intérieur.»

Une entrée en vigueur «au plus tard au 1er janvier 2022», selon le texte

Ce vote se ferait «sur une machine à voter, dont les suffrages [seraient] dépouillés en même temps que les autres bureaux de la commune, afin d’éviter les risques de fraude ou d’influence sur le vote des autres électeurs».

«Une entrée en vigueur différée au plus tard au 1er janvier 2022 permet de prévoir les mesures d’application de ce dispositif, ainsi que du dispositif de vote par correspondance des personnes détenues», est-il également expliqué.

Deux mesures censées permettre d'éviter les fraudes seraient mises en place : «Une mention portée sur la liste électorale de la commune d’inscription de l’électeur empêche un double vote : l’électeur qui a voté par anticipation ne peut pas voter dans sa commune. A l’inverse, s’il n’a finalement pas voté par anticipation, il peut voter dans son bureau de vote. Il n’est pas possible de voter par procuration dans le bureau de vote par anticipation.»

Lors de la dernière élection présidentielle, Emmanuel Macron avait assuré vouloir généraliser le vote électronique pour 2022. C'est donc un premier pas vers la tenue de sa promesse de campagne, qui risque néanmoins de susciter de nombreuses critiques.