France

Pour Alice Coffin, la concentration d’hommes de pouvoir induit «un climat propice aux agressions»

La militante féministe a estimé que «la concentration d’hommes dans un même lieu de pouvoir» induisait un «climat propice aux agressions». Elle intervenait dans un contexte de mobilisation pour réclamer la démission du directeur de Sciences Po Paris.

Alice Coffin, élue écologiste au conseil de Paris et militante féministe habituée des polémiques, a une nouvelle fois suscité de vives réactions. Sur le plateau de BFMTV le 10 février, elle a estimé qu'il fallait «se poser la question de reconnaître que la concentration d’hommes dans un même lieu de pouvoir induit un climat propice aux agressions». «Il ne faut pas favoriser les climats où vous n'avez que des hommes», a-t-elle ajouté dans la foulée. 

Face au journaliste Maxime Switek, qui rappelait qu’on lui reprochait souvent «de mettre tous les hommes dans le même sac» et lui demandait si elle comprenait «que ce discours [puisse] heurter», Alice Coffin s'est justifiée en indiquant que «ça ne veut pas dire chaque homme», mais que le «système général» avec les hommes au pouvoir «favorise des éléments, tout un climat précisément d'agression, voire, c’est que fait pour». 

Sitôt mise en ligne, la déclaration a suscité nombre de réactions sur les réseaux sociaux. Parmi les personnalités politico-médiatiques ayant réagi, l’éditeur, essayiste et chroniqueur de télévision Eric Naulleau a publié un tweet ironique dans lequel il affirme que «contrairement aux apparences, cette déclaration n’est entachée d’aucun sexisme, ni d’aucune essentialisation puisqu’elle émane d’une féministe».

De son côté, la journaliste et militante Rokhaya Diallo a apporté son soutien à l’élue écologiste, estimant : «Ce qui heurte ce sont les violences sexistes, et non ce simple constat maintes fois éprouvé !»

Alice Coffin était l’invitée de l’émission «22h Max» sur BFMTV pour débattre de la libération de la parole dans les grandes écoles, et en particulier dans les écoles «Sciences Po», dont de nombreux élèves ont relayé des témoignages de viols et d'agressions sexuelles sous le mot-dièse #scienceporcs, lancé par la militante féministe Anna Toumazoff. «Il y a une prééminence des viols pendant les processus d'intégration et surtout un silence des administrations qui est assez frappant», a déclaré cette dernière, qui dénonce la «culture du viol» au sein de Sciences Po. 

Alice Coffin a récemment pris part à une manifestation de militantes féministes devant l'Institut d'études politiques de Paris pour demander la démission du directeur de l'établissement, Frédéric Mion, en raison de son comportement dans le cadre de l'affaire Olivier Duhamel.

«Il semble qu'il y a beaucoup de profs dans cette institution à Sciences Po, des profs avec une grosse notoriété ça serait bien qu'ils descendent sur le trottoir aussi», avait-elle notamment déclaré sous les applaudissements des manifestantes.