Des féministes «en colère» ont manifesté devant l'entrée de Sciences Po rue Saint-Guillaume à Paris le 8 février pour demander la démission de son directeur Frédéric Mion, éclaboussé par l'affaire Duhamel.
«Violeurs complices on rendra coup pour coup», peut-on lire sur une banderole déployée devant l'institut dont le directeur est accusé d'avoir menti en feignant de découvrir les accusations portées contre Olivier Duhamel, professeur émérite de l'institut début janvier avant d'admettre en avoir été informé en amont, dans les «premiers mois de 2018» selon Le Monde, par l'ancienne ministre Aurélie Philippetti.
«Je vais trouver à son cabinet Jean Veil, avocat dont Olivier Duhamel est l'associé», avait expliqué Frédéric Mion au Monde en janvier. «Il m'assure qu'il ne s'agit que de rumeurs. Je me suis laissé berner», avait-il justifié.
«Comme chaque semaine, nous demandons la démission de notre directeur Frédéric Mion», a écrit la section Europe écologie les verts de Sciences Po sur son compte Twitter.
«Stop à l'impunité pour les pédocriminels et leurs complices», a écrit pour sa part Garçes, le collectif féministe de Sciences Po Paris sur Twitter en relayant l'appel à manifester. «DSK d'un côté, Duhamel de l'autre... La dangereuse petite rengaine du "tout le monde savait"», a twitté l'élue parisienne EELV Raphaëlle Rémy-Leleu, présente à la manifestation.
«Il semble qu'il y a beaucoup de profs dans cette institution à Sciences Po, des profs avec une grosse notoriété ça serait bien qu'ils descendent sur le trottoir aussi», a estimé pour sa part la conseillère de Paris ELLV Alice Coffin, elle aussi présente, sous les applaudissements des manifestantes.
Dans une lettre ouverte publiée le 13 janvier dans le quotidien Libération, «plus de 700 étudiants, professeurs et salariés de Sciences-Po Paris» ont demandé la démission du directeur de l'établissement. Ce dernier a pour sa part reconnu un «manque de discernement» auprès du quotidien et appelé au dialogue avec les étudiants, mais a exclu de quitter son poste. «Je n’ai à aucun moment contribué à l’édification du silence», avait-il par ailleurs justifié dans un message interne à Sciences Po le 7 janvier.