France

Le maire de Trappes veut attaquer en diffamation le professeur dénonçant l'islamisation de la ville

Le maire de Trappes Ali Rabeh a annoncé envisager de porter plainte contre le professeur de philosophie Didier Lemaire. Une polémique qui fait suite aux propos tenus par ce dernier sur la progression de l'islamisme dans la ville.

Interrogé par Jean-Marc Morandini sur CNews le 8 février, le maire de Tappes Ali Rabeh (Génération.s) a déclaré qu'il allait porter plainte en diffamation contre le professeur de philosophie Didier Lemaire, ce dernier accusant Ali Rabeh de l'avoir qualifié de «raciste et d'islamophobe» dans un journal néerlandais. L'enseignant avait critiqué la progression de l'islamisme dans la ville des Yvelines, et a affirmé vivre sous protection policière depuis qu'il a publié une tribune défendant le professeur assassiné Samuel Paty.

En duplex depuis sa ville, Ali Rabeh a affirmé sur CNews que Didier Lemaire a dit «un certain nombre de mensonges, un certain nombre de contre-vérités extrêmement simples à vérifier», après que le professeur a affirmé sur la même chaîne qu'à Trappes, «il n'y a plus de lieux mixtes, de coiffeurs mixtes» et que «les cafés ne sont plus ouverts aux femmes maghrébines», comme le rappelle le Figaro. Des propos qui selon Ali Rabeh constituent des «insultes», des «injures», une «humiliation pour les 32 000 habitants de la ville de Trappes » et une «désinformation grave». En guise de preuve, le maire est alors entré en direct dans un salon de coiffure mixte afin de demander si hommes et femmes pouvaient s'y faire coiffer librement. 

Après avoir nié penser que Didier Lemaire est raciste et islamophobe, celui qui est maire de Trappes depuis mai 2020 a annoncé porter plainte en diffamation pour «tailler en pièce l'accusation qui [lui] est faite» d'avoir qualifié le professeur de philosophie de «raciste et d'islamophobe» dans un journal néerlandais. «Je suis certain de ne pas avoir tenu ces propos, parce que tout simplement je ne le pense pas», s'est justifié Ali Rabeh.

Le 9 février en fin de journée, l'homme politique proche de Benoît Hamon a néanmoins déclaré – toujours sur CNews – que la plainte n'était pas encore déposée car il se «donnait le temps, s'il l'accepte, de rencontrer Didier Lemaire», avec qui il dit souhaiter «avoir un échange franc et direct».