France

Enquête pour viol : Gérald Darmanin dénonce une «calomnie» et de «fausses fuites»

Visé par une enquête préliminaire pour viol, le ministre de l'Intérieur a fustigé le 1er février une «violation absolue, totale, du secret de l'instruction» après la publication par Mediapart de certains éléments de l'information judiciaire en cours.

Gérald Darmanin a qualifié le 1er février 2021 sur France Inter de «fausses fuites» les éléments publiés par Mediapart mettant à mal sa ligne de défense dans l'enquête préliminaire pour viol le visant. Le ministre de l'Intérieur a fustigé une «calomnie» qui «continue dans des conditions absolument obscènes». «A part du dégoût, je ne vois pas très bien ce que cela m'inspire», a-t-il ajouté, avant de déplorer : «La violation absolue, totale, du secret de l'instruction, manifestement n'étonne plus personne.»

Gérald Darmanin est accusé par Sophie Patterson-Spatz de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance alors qu'il était chargé de mission au service juridique de l'UMP et conseiller municipal de Tourcoing (Nord). Portant sur des faits qui remonteraient à 2009, l'enquête avait été classée sans suite à deux reprises entre 2017 et 2018, avant d'être relancée en juin 2020. 

«J'ai moi-même demandé la confrontation qu'on me refuse»

Dans son compte-rendu de l'audition de Gérald Darmanin chez les juges le 14 décembre 2020, Mediapart souligne des «contradictions» entre les déclarations du ministre et les éléments de l'enquête. Plusieurs SMS de l'actuel membre du gouvernement, qui se montre dans ses messages insistant vis-à-vis de Sophie Patterson-Spatz, ne collent pas avec la version qu'il a livrée aux juges, selon laquelle il aurait essayé de mettre «de la distance» avec la plaignante.

A l'issue de cette audition, Darmanin avait été placé sous le statut de témoin assisté. «J'ai moi-même demandé la confrontation qu'on me refuse, c'est quand même très étonnant», a-t-il plaidé le 1er février. Mais selon une source proche du dossier auprès de l'AFP, après des difficultés d'organisation, une confrontation est effectivement prévue avec la juge d'instruction dans quelques semaines.