Dans un communiqué publié le 27 janvier 2021, le Syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM) dénonce les pratiques du Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM), un «organisme privé non reconnu par la profession» qui porterait une «atteinte grave à la liberté de la presse» et au principe de présomption d'innocence en raison des accusations qu'il a émises à l'encontre de l'hebdomadaire Valeurs actuelles dans l'affaire de la saga-fiction estivale dépeignant la députée LFI Danièle Obono en esclave.
Le SEPM affirme ne reconnaître au CDJM «aucune légitimité pour apprécier la licéité des articles de presse». Le CDJM, auquel «aucun des syndicats représentatifs de la presse d’information [...] n’a jamais adhéré», tendrait selon le syndicat «à se substituer à l’autorité judiciaire» en accusant publiquement Valeurs actuelles d’acte délictueux «au mépris de l’enquête judiciaire en cours et alors qu’une décision de justice est attendue sur le fond».
Une atteinte grave à la liberté de la presse, au pluralisme des médias et au principe constitutionnel de présomption d’innocence
Cette initiative constitue pour le SEPM – dont Valeurs actuelles est adhérent – «une atteinte grave à la liberté de la presse, au pluralisme des médias et au principe constitutionnel de présomption d’innocence». Le syndicat, qui assure «protéger le pluralisme et la diversité de l’offre de presse magazine», déclare donc qu'il interviendra dans le litige qui oppose Valeurs actuelles au CDJM et qu'il s’opposera dorénavant «à toute condamnation publique» du SPEM.
En août dernier, Valeurs actuelle avait dans sa saga-fiction estivale transporté Danièle Obono au temps de la traite orientale. La députée était imaginée réduite à l'état d'esclave des Africains et sauvée par un Blanc. La franco-gabonaise et son parti, La France insoumise, avaient porté plainte contre Valeurs Actuelles, bien que la rédaction en chef du magazine se soit défendue de tout racisme.