France

Affaire Obono : LCI évince le directeur de la rédaction de Valeurs actuelles, Geoffroy Lejeune

LCI a décidé d'écarter de son antenne le patron de Valeurs actuelles, Geoffroy Lejeune, jugeant indigne le traitement infligé par l'hebdomadaire à la députée Danièle Obono, représentée sous les traits d'une esclave dans les pages du magazine.

«En tant que citoyen, j'estime que ce qu'a fait Valeurs actuelles est indigne de notre époque. Jusque-là, la présence sur LCI de Geoffroy Lejeune [le directeur de la rédaction de Valeurs actuelles] pouvait se justifier dans les débats d'idées, où tous les courants s'expriment», a expliqué le PDG du groupe TF1 Gilles Pélisson, dans un entretien au Monde cité le 1er septembre par l'AFP.

Cet excès de Valeurs actuelles contrevient à notre ligne et à nos valeurs

Geoffroy Lejeune, qui intervenait jusqu'ici dans des émissions de la chaîne d'information en continu LCI comme 24H Pujadas et Le débat, ne sera donc plus convié sur les plateaux de la chaîne du groupe TF1. Celle-ci a décidé de l'évincer de son antenne, jugeant «indigne» le dernier épisode de la saga-fiction estivale de Valeurs actuelles qui était dédié à la députée insoumise Danièle Obono, représentée sous les traits d'une esclave dans les pages du magazine.

«Cet excès de Valeurs actuelles contrevient à notre ligne et à nos valeurs», et Geoffroy Lejeune «ne sera plus chroniqueur sur LCI», a déclaré le patron de TF1, qui a précisé que cette décision avait été prise durant le week-end par Fabien Namias, le directeur général adjoint de LCI, et Thierry Thuillier, directeur général de la chaîne et patron de l'info du groupe TF1.

L'hebdomadaire Valeurs actuelles a publié le 27 août une saga-fiction dépeignant la députée LFI Danièle Obono en esclave, suscitant une vague de condamnations unanimes dans la classe politique, allant jusqu'au président de la République, et entraînant l'ouverture d'une enquête préliminaire pour «injures à caractère raciste».

«Voici deux fois en moins d’un an que Le Monde demande explicitement dans un éditorial qu’on arrête d’inviter certains journalistes dans les médias (après Zemmour à la suite de «la convention de la droite» en septembre dernier). Est ce bien son rôle de jouer la police médiatique ?», s'est interrogée le 1er septembre sur Twitter la journaliste Eugénie Bastié, en référence à un éditorial intitulé «Refuser la banalisation du racisme», publié le même jour par le quotidien.

De son côté, LCI continuera d'inviter d'autres représentants de Valeurs actuelles dans le cadre de ses débats contradictoires. «Nous faisons une télévision construite sur le débat d'idées, dans le respect, et pas une télévision d'opinion à la Fox, sur la polémique. Ce parti pris ralentit peut-être la progression d'audience de la chaîne, mais LCI ne déviera pas de cela», a encore fait savoir Gilles Pélisson dans les colonnes du Monde.