France

Foyer épidémique à l'école de police de Nîmes : au moins 34 cas positifs, 180 élèves confinés

Des syndicats sont en alerte au sujet de l'école de police de Nîmes où la situation sanitaire se dégrade, avec 34 cas positifs et 180 élèves confinés. Une source policière décrit une gestion étonnante de l'épidémie de la part de l'administration.

Selon les informations de France Bleu Gard Lozère, confirmées à RT France par une source policière, 34 cas positifs au Covid-19 ont été constatés à l'école de police de Nîmes (Gard). La même source policière précise à RT France qu'il s'agirait par ailleurs de cas d'infections au variant dit britannique. Au moins 180 élèves de l'école de police ont été confinés et ont été priés de regagner leurs domiciles.

France Bleu fait savoir que la direction de l'école n'avait pas souhaité commenter ces données. Les syndicats ont pour leur part alerté les directions concernées sur la gestion de ce foyer épidémique, car ils estiment que toutes les promotions peuvent avoir été touchées par le virus et il y a plus de 1 200 élèves à l'école de police, sans compter les policiers et les personnels administratifs qui y travaillent.

Les directives étonnantes de l'administration

A cet égard, une source policière a fait état à RT France de plusieurs messages rapportant des préconisations étonnantes de la part des autorités sur place : «Une personne de notre promotion présentant des symptômes est partie faire des tests... L'administration lui a conseillé d'y aller en bus ! Heureusement, quelqu'un s'est dévoué pour l'emmener.»

Un autre témoignage : «Ce matin, j'avais des symptômes. On m'a dit de prendre un rendez-vous médical en visioconférence pour faire pratiquer un test PCR alors qu'il n'y a pas besoin d'ordonnance. Le seul médecin qui a bien voulu me donner rendez-vous au téléphone a explosé de rire quand je lui ai décrit le protocole de notre école en cas de suspicion de Covid. Ensuite, l'administration m'a conseillé de prendre deux bus différents avec un changement pour aller au laboratoire qui fermait 20 minutes plus tard... Vive l'école de police et vive notre institution !»

L'école de police de Nîmes avait déjà fait parler d'elle au mois d'octobre lorsque des élèves avaient organisé une soirée en plein couvre-feu et avaient pris à partie une brigade cynophile qui a fait un rapport à l'encontre des fêtards. Le ministre lui-même avait réclamé des sanctions à l'égard des fautifs.

Il avait notamment déclaré le 2 novembre au micro de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV que les élèves qui avaient participé à cette fête seraient exclus : «On ne peut pas être policier et se moquer des règles qu'on impose aux autres.» Et de reprendre à son compte l'élément de langage qu'Emmanuel Macron avait déjà opposé aux syndicats de police reçus à l'Elysée le 15 octobre : «Pour être respecté, il faut être respectable.»

ARTICLE MIS A JOUR LE 29 JANVIER :

Selon les informations du magazine Le Point, l'école de police nationale de Nîmes va devoir fermer ses portes pendant sept jours après que plus d'une trentaine de personnes ont été testées positives au Covid-19.

L'hebdomadaire précise que les locaux seront désinfectés pendant cette fermeture.

Une source de l'école de police a fait savoir à RT France : «Nous sommes confinés en attente d'un PCR. Mais pour le moment, la fermeture ne nous a pas été confirmée en interne. Logiquement, on devrait fermer.»

Quelques heures plus tard ce 29 janvier, la direction annonçait que «sur décision du ministre et compte-tenu de l'évolution sanitaire au sein de l'ENP Nîmes», l'école fermait effectivement pour une semaine et qu'il serait procédé à une désinfection de «tous les bâtiments de l'ENP». Les stagiaires doivent se soumettre à des tests antigéniques avant de quitter les lieux et devront rester confinés sur place en cas de résultat positif en attendant un test PCR.

Antoine Boitel