France

Fête à l'Ecole nationale de police de Nîmes : Darmanin réaffirme l'exclusion des responsables

Une petite sauterie qui aurait pu paraître bien anodine dans un autre contexte : des élèves policiers ont fait la fête sur le stade de l'ENP de Nîmes en plein couvre-feu mais, repérés par une brigade cynophile, ils ont fait l'objet d'un rapport.

Le 28 octobre 2020 un membre de la brigade cynophile de Nîmes a fait un rapport à 21h54 qui faisait état d'une fête entre élèves policiers aux abords du stade de l'école nationale de police : «Nous trouvant au chenil aux alentours de 21h20, notre attention a été attirée par des hurlements et de la musique anormalement forte provenant a priori du stade de l'Ecole de police. [...] Nous trouvant dans la descente du stade, constatons la présence d'une centaine d'élèves.»

Et de décrire l'attitude étonnante des jeunes élèves policiers : «Entendons des sifflements à notre encontre, ainsi que des cris "ARA ! ARA !" [cri du guetteur accompagnant le trafic de stupéfiants pour alerter d'une présence policière] à de multiples reprises. [...] Constatons qu'il y a un mouvement de foule en notre direction. Les individus pour la plupart encapuchonnés continuent de vociférer à notre encontre. Vu la menace de ces gens individus dépourvus de toute éducation, mettons pieds à terre et sortons le chien de police Idile qui a pour résultat de disperser cette foule.»

La fête sur le terrain de l'école de police s'est déroulée avant le reconfinement mais alors que le couvre-feu était déjà en place.

Cette affaire, en apparence anodine, a provoqué un certain émoi au sein de la communauté policière, notamment sur Twitter, et le ministre lui-même a réagi ce 2 novembre au micro de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV en déclarant que les élèves qui avaient participé à cette fête seraient exclus : «On ne peut pas être policier et se moquer des règles qu'on impose aux autres.» Et de reprendre à son compte l'élément de langage qu'Emmanuel Macron avait déjà opposé aux syndicats de police reçus à l'Elysée le 15 octobre : «Pour être respecté, il faut être respectable.»

Une enquête administrative avait été ouverte par l'école dès le lendemain des faits et la conclusion du directeur général de la police nationale doit être rendue au ministre de l'Intérieur ce 2 novembre, plus tard dans la journée. Gérald Darmanin avait déjà dénoncé sur Twitter l'organisation de cette «soirée clandestine» le 1er novembre. Il avait déclaré à cette occasion que si les faits étaient «avérés», ils étaient «inacceptables» et que les «élèves responsables» ne seraient «pas dignes de porter l'uniforme».