France

Darmanin envisage la dissolution de Génération identitaire

L'organisation anti-immigration a récemment organisé une opération à la frontière espagnole, pour y empêcher les traversées de migrants. Le ministre de l'Intérieur a demandé à ses services de réunir des éléments en vue d'une possible dissolution.

«Si les éléments sont [...] réunis, je n'hésiterai pas à proposer la dissolution de Génération identitaire», a déclaré Gérald Darmanin ce 26 janvier en conférence de presse. Le ministre de l'Intérieur réagissait à l'opération anti-migrants lancée par cette organisation à la frontière espagnole, qu'il a assimilée à un «travail de sape de la République».

Une patrouille à la frontière pour empêcher le passage de migrants

Gérald Darmanin a précisé avoir «demandé aux services du ministère de l'Intérieur de réunir les éléments qui permettraient [...] de proposer la dissolution de Génération identitaire», soulignant toutefois que le ministère de l'Intérieur agirait «dans le cadre des lois et des règlements de la République en proposant notamment, une fois que ces éléments seront réunis, le contradictoire dû à chaque association».

Une trentaine de militants de ce groupe anti-immigration avait lancé le 19 janvier une opération coup de poing baptisée «Defend Europe», patrouillant près du col du Portillon pour empêcher les passages d'éventuels migrants illégaux et les signaler aux forces de l'ordre.

Dans un communiqué relayé sur l'application Telegram et traduit dans plusieurs langues, l'organisation, se disant préoccupée par la «recrudescence de la menace islamiste et d'entrées massives de clandestins», expliquait agir dans la continuité de la décision de la préfecture de Haute-Garonne de fermer temporairement le col du Portillon, à partir du 6 janvier dernier.

Ces dernières semaines, la LICRA, ainsi que plusieurs élus de gauche, avaient réclamé la dissolution de Génération identitaire.

Le groupe avait déjà lancé une opération similaire dans les Alpes à la frontière franco-italienne en 2018, déployant une banderole géante visant à décourager les éventuelles traversées : «Frontière fermée. Vous ne ferez pas de l'Europe votre foyer. Pas moyen. Rentrez dans votre pays.» 

Condamné une première fois, le mouvement a été relaxé le 16 décembre par la cour d'appel de Grenoble. Il leur était reproché d'avoir «exercé une activité dans des conditions créant la confusion avec une fonction publique».