France

«Camouflet à la méritocratie» : un service de la préfecture de Paris refuse un major de promotion

Selon les informations du Point, le service de la DSPAP de la préfecture de police de Paris a refusé d'intégrer un policier qui avait terminé major de sa promotion suite à une décision de la directrice, Valérie Martineau.

Dans un article paru le 22 janvier, le magazine Le Point fait état d'un véritable «camouflet à la méritocratie» : la directrice de la sécurité et de la proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP) de la préfecture de police de Paris, Valérie Martineau, aurait personnellement refusé d'intégrer un jeune policier major de sa promotion.

Selon l'hebdomadaire, il s'agit pourtant d'une tradition : en théorie, «le policier arrivé en pole position choisit la destination de sa première affectation».

Et Le Point de préciser que «selon une source à la DSPAP, la cheffe a évoqué le manque d'expérience du jeune homme pour intégrer un service très sollicité ces dernières années», en l'occurrence la compagnie de sécurisation et d'intervention parisienne, la fameuse CSI75.

Le journal pointe un autre paradoxe. Selon les informations du Point, un autre service de la préfecture de police de Paris pourrait finalement embaucher le policier en question dans un avenir proche, et pas n'importe lequel : le cabinet du préfet Didier Lallement en personne.

Le syndicat policier VIGI-MI regrette un «nivellement par le bas»

Le syndicat de police VIGI-MI a déploré : «Même les meilleurs dans la police nationale sont abaissés. Stop au nivellement par le bas.»

Cette affaire de recrutement, aussi minime soit-elle, intervient dans un contexte de crise d'identité au sein de la maison police et vient souligner les difficultés liées à la question du recrutement dans cette branche de la fonction publique.

Une enquête du Parisien avait récemment démontré que les nouvelles recrues de la police nationale, particulièrement en Ile-de-France, ne satisfaisaient plus autant que par le passé à certaines exigences élémentaires en raison d'un abaissement des critères d'entrée au concours et d'un besoin sans cesse renouvelé d'embaucher dans la région francilienne.

Ce phénomène s'est accru depuis la baisse d'effectif imposée sous la présidence de Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2012. Et si la série d'attentats islamistes qui ont frappé la France entre 2012 et 2016 (surtout les attaques de 2015) ont suscité quelques vocations, cet effet pourrait s'être tari, selon des sources policières contactées par RT France.