Quelques jours après la vague de témoignages glaçants d'hommes et de femmes sous le hashtag #MetooInceste dans le sillage de la parution du livre de Camille Kouchner, La familia grande (éd. du Seuil), où la jeune femme évoque le viol présumé de son frère jumeau par son beau-père Olivier Duhamel, c'est le hashtag #MetooGay qui s'est hissé depuis ce 21 janvier parmi les mots-clés les plus utilisés sur le réseau social Twitter.
Le hashtag a été lancé peu après les accusations sur Twitter d'un jeune homme qui évoque ce qu'il affirme être un viol de la part du conseiller de Paris Maxime Cochard, élu du XIVe et membre du Parti communiste, ainsi que de son compagnon.
«Je considère qu’ils ont profité de ma jeunesse, de ma naïveté, du fait qu’en raison de problèmes familiaux je n’avais pas vraiment d’endroit où dormir, de leurs responsabilités au sein du PCF pour avoir des relations sexuelles non consenties avec moi», écrit l’internaute avec le pseudonyme «Prunille», signalant toutefois ne pas avoir décidé «des suites à donner».
Une accusation démentie peu après par Maxime Cochard avec un communiqué, également publié sur Twitter, dans lequel il dénonce «une accusation totalement fausse» avant d'ajouter donner une suite judiciaire à cette affaire : «Compte tenu de la gravité de tels propos et de leur caractère calomnieux, j’ai donné instruction à mon avocat d’engager immédiatement une action judiciaire en diffamation». Le PCF lui a néanmoins demandé de se mettre en retrait de la vie politique.
De nombreuses accusations
Peu après cette accusation de viol, de nombreux internautes ont aussi dévoilé sur les réseaux sociaux avoir été violés par des personnes du même sexe en utilisant le hashtag #MetooGay. Clément Pouré, journaliste de Mediapart, a par exemple rapporté avoir été violé à 12 ans «par [s]on correspondant allemand plus âgé.» Le jeune homme ajoute ensuite : «Mes parents m'ont toujours cru. La justice a mis des années à reconnaître ce dont j'avais été victime.»
Un autre internaute évoque son viol après «une soirée étudiante» et conclut en déclarant : «Ce n’était ni la première ni la dernière agression.»
Cet autre homme qui se décrit comme «chanteur lyrique» écrit pour sa part : «J’avais 14 ans et lui 29. C’était le meilleur ami de ma mère et mon prof de piano. Depuis ça a affecté tous mes rapports humains et amoureux.»
Ils sont aussi nombreux à apporter leur soutien à cette libération de la parole comme ce journaliste qui écrit, admiratif : «Il faut du courage pour témoigner.»
David Belliard, maire adjoint de Paris, a réagi pour soutenir le mouvement, qu'il a décrit comme un moyen de lutter contre les «violences patriarcales» après avoir affirmé : «La libération de la parole est un acte de grand courage, et elle est si nécessaire.»
Au matin du 22 janvier, ce sont près de 3 500 tweets qui ont été rédigés avec le hashtag #MeTooGay.