France

Consentement : Rugy s'explique après sa blague polémique à Darmanin

Accusé de viol, Gérald Darmanin a été en pleine commission l'objet d'une curieuse remarque de la part de François de Rugy, une allusion à ces accusations créant un certain malaise en commission.

Lors de la discussion sur le projet de loi contre les «séparatismes» le 18 janvier, le président de la commission spéciale de l'Assemblée nationale François de Rugy s'est adressé de manière surprenante à Gérald Darmanin.

Demandant l'avis du gouvernement sur l'un de ces amendements, François de Rugy n'a semble-t-il pas entendu le ministre de l'Intérieur. «Il faut bien... c'est comme le consentement, il faut bien exprimer l'avis, monsieur le ministre», lui a-t-il alors lancé. D'autres députés se sont amusés de cette allusion. Tentant de rattraper cette petite bourde, François de Rugy poursuit : «Vous, qui avez été maire, vous savez il faut qu'on entende clairement oui... il faut qu'on entende clairement si l'avis est favorable ou défavorable, merci.»

Des internautes et des politiques y ont vu une allusion ironique à l'information judiciaire pour viol qui vise le ministre de l'Intérieur et qui lui vaut nombre de critiques d'opposants depuis sa nomination à Beauvau.

Si certains croient pouvoir polémiquer, c’est qu’ils ne s’intéressent pas au texte

Pour mettre un terme à la polémique, le député macroniste (LREM) s'est expliqué le 19 janvier auprès du Huffington post. Il affirme que sa petite phrase n'était en aucun cas une allusion aux accusations visant Gérald Darmanin mais à l’article 17 du projet de loi qui était alors en discussion en commission. C'est article «vise à lutter contre les mariages forcés et [...] parle à juste titre du recueil par le maire d’une commune ou de ses services du consentement des futurs époux», explique François de Rugy qui poursuit : «Voilà ce à quoi je faisais référence. Ni plus ni moins. Si certains croient pouvoir polémiquer, c’est qu’ils ne s’intéressent pas au texte. Point.»

Le ministre de l'Intérieur est accusé par Sophie Patterson-Spatz de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance. En 2009, la plaignante s'était adressée à l'élu, alors chargé de mission au service des affaires juridiques de l'UMP (ancêtre de LR), pour tenter de faire réviser une condamnation de 2004 pour chantage et appels malveillants à l'égard d'un ex-compagnon.

Selon ses déclarations, Gérald Darmanin lui aurait fait miroiter son appui et elle se serait sentie contrainte de «passer à la casserole», ainsi qu'elle l'a expliqué aux enquêteurs. Gérald Darmanin a reconnu avoir eu une relation sexuelle avec cette femme mais, selon lui, librement consentie.