France

TikTok, téléréalité, puis Pôle emploi ? Itinéraire de Zoubir, policier parisien et éphèbe

Ce policier national parisien qui aurait participé à une émission de téléréalité pendant un arrêt maladie sans en avertir sa hiérarchie et qui s'est filmé pour les réseaux sociaux en uniforme ferait l'objet de plusieurs enquêtes administratives.

Selon un article du Parisien publié le 18 janvier, le dénommé Zoubir, policier national du commissariat du XVIe arrondissement de Paris serait inquiété par la préfecture de police de Paris après avoir participé à une émission de téléréalité et posté sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok, des vidéos le mettant en scène en uniforme de gardien de la paix et parfois même en train de commenter sa fonction d'une façon peu appropriée.

Le fonctionnaire de 25 ans s'est fait remarquer en apparaissant dans l'émission Princes et princesses de l'amour, sur la chaîne de télévision W9 (du groupe M6), mais selon les informations du Parisien, les supérieurs hiérarchiques du jeune policier n'avaient pas été informés de cette participation et il serait à présent inquiété par plusieurs enquêtes administratives, selon cette même source.

De fait, le gardien Zoubir semble s'en être amusé dans une vidéo mise en ligne sur TikTok le 18 janvier après la publication d'articles de presse à son sujet : «Moi qui vais bientôt retourner chez Pôle Emploi, mais avec le sourire» commente le jeune policier à l'image, prenant la pose devant une affiche de Pôle Emploi, puis devant une tente sur laquelle est inscrit «SDF». En légende de la publication : «Comment tout le monde me voit en ce moment.»

Selon Le Point, un signalement aurait été effectué à l'encontre du gardien Zoubir sur la plateforme de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Circonstance aggravante pour le fonctionnaire : il aurait selon cette même source déclaré être en arrêt maladie au moment du tournage de l'émission de téléréalité à laquelle il a participé.

Une certaine vidéo postée sur le profil TikTok de Zoubir pourrait particulièrement avoir déplu à l'inspection de la police nationale. Le jeune gardien y liste les «avantages» d'être «flic en ce moment» : «sortir sans attestation», mais également «choper des snaps et des numéros sur les contrôles Covid».

Ce nouvel épisode rappelle que la police nationale est de plus en plus confrontée à une libération de la parole des fonctionnaires, malgré l'obligation du devoir de réserve. On peut notamment relever que les policiers qui tweetent sont très suivis et assez nombreux à présent. L'un des comptes les plus influents en la matière a d'ailleurs communiqué à propos de l'affaire Zoubir sur Twitter : «Zoubir, policier, n'aime apparemment pas se voir éconduit par une femme. Une mentalité qui n'est pas trop en adéquation avec notre profession.»

Au chapitre de la libération de la parole policière, on peut toutefois souligner que le policier syndicaliste de VIGI-MI, Alexandre Langlois passera, de nouveau, en conseil de discipline le 20 janvier à Paris pour des écarts de prises de parole qui lui sont reprochés.

Dans un communiqué, son organisation a précisé : «Demain aura lieu un conseil de discipline. Il ne vise pas à sanctionner une personne, mais bien la liberté d'expression au sein de la Police nationale. Le ministère de l'Intérieur veut limiter la liberté d'expression par exemple sur les alertes et les propositions que nous pouvons faire pour lutter contre le suicide quasi hebdomadaire de nos collègues.»

Alors qu'une annonce d'offre d'emploi vient d'être publiée par l'IGPN qui se cherche justement un «adjoint au responsable du pôle formation, communication et cohésion», on peut relever que la police nationale peine encore à s'exprimer, en interne comme en externe, avec des tolérances accordées à certains et des écarts parfois durement sanctionnés pour d'autres.