«Rabah Souchi a été mis en examen le 9 novembre par le juge d'instruction du chef de complicité, par ordre ou instruction, de violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique», a indiqué le parquet de Lyon à l'AFP.
Le commissaire Rabah Souchi avait ordonné le 23 mars 2019 une charge de police, dans laquelle l'activiste Geneviève Legay, militante d'Attac, a eu plusieurs côtes cassées et des fractures au crâne. La charge de policiers avait été commandée pour disperser une manifestation interdite de Gilets jaunes à la veille d'une visite du président chinois Xi Jinping. L'affaire avait eu à l'époque une forte résonance, alimentée par les points de vue contradictoires des autorités.
Une information judiciaire a été ouverte pour violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique et le dossier a été dépaysé à Lyon par la Cour de cassation. Récemment, un rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a pointé un usage de la force disproportionnée en raison «d'ordres inadaptés».
L'IGPN a notamment relevé «des différences d'appréciation» sur le terrain, le jour des faits, entre les commandants d'unités et le responsable opérationnel du maintien de l'ordre – le commissaire divisionnaire Rabah Souchi – dont «la stratégie adoptée et les ordres donnés» se sont caractérisés «par un manque de clarté et un aspect directif», selon ce rapport.
Après les faits, le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, avait d'abord démenti tout «contact» physique de la part des forces de l'ordre, des propos repris par Emmanuel Macron. Puis le magistrat avait ensuite reconnu qu'elle avait été poussée par un policier, suite à l'exploitation d'images de vidéosurveillance. Le procureur a depuis été muté à la cour d'appel de Lyon fin 2019.