France

Un an après la mort de Cédric Chouviat, une marche blanche demande «justice pour Cédric»

Une marche blanche a eu lieu le 3 janvier en mémoire de Cédric Chouviat, un livreur décédé un an auparavant lors d'un contrôle routier. Sa famille et ses proches demandent que toute lumière soit faite et justice contre les «violences policières».

La famille de Cédric Chouviat, avec sa veuve, Doria, étaient en tête du cortège lors de la marche blanche en hommage au livreur, mort à l'âge de 42 ans des suites d'un contrôle routier quai Branly, effectué un an auparavant. Le 3 janvier à Paris, la famille réclame de nouveau la suspension des quatre policiers mis en cause dans le décès de celui-ci, selon notre reporter sur place.

Selon l'AFP, plusieurs centaines de personnes se sont ainsi réunies avec, parmi elles, des militants d'Attac, de la Ligue des droits de l'Homme, du Collectif Urgence notre police assassine ou des Gilets jaunes. Présents aussi, des parlementaires de la France insoumise Alexis Corbière et Eric Coquerel et la sénatrice écologiste Esther Benbassa.

Parmi les affiches de la manifestations, on a pu notamment voir le message : «Justice pour Cédric», «On n'oublie pas, on ne pardonne pas», a-t-on également pu entendre dans le cortège, ainsi que des slogans demandant justice «pour toutes les victimes de violences policières».

Durant le rassemblement, après quelques slogans virulents à l'endroit des forces de l'ordre, la fille de Cédric Chouviat, Sofia, a rappelé que la marche blanche devait lutter «contre toutes les mauvaises choses, les violences, la haine, mais pas contre la police».

Interrogée par RT France, Sofia, estime qu'il est malgré tout important de «rappeler qu'il n'y a toujours pas eu de sanction» contre les policiers incriminés dans le décès de son père. Cette marche est pour elle, également, un moyen de soutenir d'autres familles, victimes «de violences policières».

L'activiste Assa Traoré du «comité Adama» était d'ailleurs dans le cortège, prenant la parole publiquement : «Cédric Chouviat est mort exactement de la même façon qu'Adama Traoré. Ils ont eu les mêmes mots [...] J'étouffe ! Je n'arrive plus à respirer ! [...] Ces mots ne devraient pas exister.» 

Pour RT France, le délégué syndical VIGI Police, Noam Anouar, se dit aussi «totalement solidaire de la famille Chouviat dans le combat qu'elle mène, [ayant] totalement raison de s'obstiner pour demander justice».

A ce jour, trois des quatre fonctionnaires ayant procédé à l'intervention sur le quai Branly à Paris le 3 janvier 2020 ont été mis en examen en juillet pour homicide involontaire et la quatrième fonctionnaire est sous le statut de témoin assisté.

Ainsi que l'a rapporté l'AFP le 19 décembre, les quatre policiers impliqués dans la mort de Cédric Chouviat, lors de son interpellation en janvier 2020, ont contesté devant les juges avoir perçu des «signes manifestes» de son asphyxie, assurant qu'ils auraient réagi s'ils avaient entendu ses derniers mots : «J'étouffe.»

Invitée de RT France le 20 décembre, sa veuve Doria Chouviat a expliqué qu'elle apprenait cette information en direct sur notre antenne. Elle dénonce aujourd'hui «énormément de mensonges entre la réalité et ce que les policiers ont déclaré», et affirme détenir des enregistrements audio dans lesquels on entend distinctement son mari supplier les policiers de le relâcher. Selon elle, un témoin est également en mesure de corroborer ces éléments.