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«Il faut que ces gens-là paient» : le père de Cédric Chouviat s'exprime sur RT France

Invité à réagir aux révélations sur la mort de son fils, qui a répété «j'étouffe» sept fois au moment de son interpellation, Christian Chouviat a déclaré qu'il souhaitait des poursuites pour «homicide volontaire» contre les agents impliqués.

Le père du livreur Cédric Chouviat, père de famille de 42 ans décédé après une interpellation musclée aux abords de la tour Eiffel le 3 janvier dernier, a réagi sur RT France aux dernières expertises révélées par Le Monde et Mediapart le 22 juin, dans lesquelles on apprend que son fils a répété sept fois «j'étouffe» avant de perdre connaissance.

«C'était dur d'entendre ça, on l'a supporté parce qu'on pensait bien que Cédric était pas mort en muet, par contre qu'il avait affaire à des sourds qui n'ont pas entendu qu'il disait sept fois "je ne respire plus"», a réagi le père de la victime. 

Les deux avocats des quatre policiers mis en cause affirment en effet que leurs clients n'ont pas entendu les derniers mots de Cédric Chouviat, mis à jour par les enquêteurs. L'un d'entre eux, Thibault de Montbrial, affirme que ce son a pu être «enregistré par le casque-micro», qui se «situait tout près de [la] bouche» du livreur, ce qui expliquerait selon lui pourquoi les policiers ne l'auraient pas entendu de leur côté alors que la scène avait lieu près d'une voie de circulation automobile. 

Christian Chouviat, qui estime que son fils est mort entre les mains des policiers et pas à l'hôpital plus tard, a déclaré que le «tissu de mensonge a commencé» dès que les policiers ont réalisé que Cédric Chouviat ne respirait plus. Expliquant que les policiers ont selon lui insulté et provoqué son fils, il souhaite une requalification des faits par la justice en «homicide volontaire». 

Castaner est un menteur je le répète, je le redis

Autre cible de Christian Chouviat, le ministre de l'intérieur, Christophe Castaner, à qui il reproche d'avoir menti sur l'abandon de la «prise par le cou» et du plaquage ventral par les forces de l'ordre : «Castaner est un menteur je le répète, je le redis [...] il a voulu faire arrêter la clé d’étranglement et comme d'habitude il a eu tous les syndicats qui se sont révolutionnés [...] et en fin de compte il l'a re-permise jusqu'au mois de septembre», a-t-il déclaré sur RT France. 

Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale, a en effet fait parvenir à ses personnels d'encadrement le 15 juin une note expliquant que la «prise par le cou» serait finalement encore autorisée avec «mesure et discernement» et serait «remplacée au fur et à mesure de la formation individuelle dispensée sur la base des résultats du groupe de travail».

Les quatre policiers mis en cause dans la mort de Cédric Chouviat sont convoqués début juillet par le magistrat instructeur, qui pourrait alors décider d'éventuelles mises en examen. L'avocat Thibault de Montbrial a par ailleurs fait savoir que les policiers avaient été «surpris et catastrophés» par la découverte des enregistrements des derniers mots du livreur, «car s'ils avaient entendu ces propos, évidemment ils se seraient aussitôt arrêtés de lutter».