France

«On doit préserver le nucléaire» : Macron défend son bilan écologique et l'énergie atomique

Visiblement en colère, Emmanuel Macron a réfuté tout recul sur ses engagements écologiques, reconnaissant uniquement un «échec collectif» sur le glyphosate, lors d'une interview pour Brut. Il a également dévoilé un soutien pour l'industrie nucléaire.

Interrogé sur la mise en œuvre des propositions de la Convention citoyenne sur le climat, dont des membres s'inquiètent de renoncements, Emmanuel Macron a estimé sur Brut le 4 décembre normal d'en évaluer toutes les conséquences et de ne pas adopter ces recommandations telles quelles. Tapant du poing sur la table, il a seulement reconnu un «échec collectif» sur le glyphosate.

La solution des fainéants, ce sont les gens qui disent : moi, j'ai un truc, c'est à prendre ou à laisser, si vous ne le prenez pas c'est nul !

«Je ne veux pas dire que parce que les 150 citoyens ont écrit un truc, c'est la Bible ou le Coran», a-t-il lancé. «Moi je suis vraiment très en colère contre des activistes qui m'ont aidé au début et qui disent maintenant, il faudrait tout prendre», a-t-il dit en citant les critiques de Cyril Dion, un des garants de la Convention. «Mais ce n'est pas honnête de sa part, je le dis très sincèrement», a-t-il dit accusé.

«La solution des fainéants, ce sont les gens qui disent : moi, j'ai un truc, c'est à prendre ou à laisser, si vous ne le prenez pas c'est nul», a-t-il poursuivi dans une longue envolée.

«Mais ce n'est pas des sujets où on peut dire : c'est à prendre ou à laisser, c'est faux», a-t-il poursuivi, alors que le gouvernement finalise la loi qui doit reprendre une partie des propositions. 

Emmanuel Macron veut «préserver le nucléaire»

«Moi j'ai pas pris des lois pour dans dix ans. On est en train de fermer toutes les centrales à charbon, on a arrêté des projets que tout le monde laissait traîner, Notre-Dame-des-Landes, la Montagne d'or, EuropaCity. Qui a arrêté ? Donc moi je n'ai pas de leçon à recevoir», s'est-il défendu.

Balayant une question sur le «lobby de la chasse», il s'est récrié : «les chasseurs, ce n'est pas un lobby ! [...] Ou alors tout est lobby ! Tous les syndicats sont des lobbies. Quel lobbies ? Les agriculteurs, ce n'est pas un lobby ! C'est la vie des gens.»

Le chef de l'Etat a également défendu l'énergie nucléaire, «l'une des énergies les plus décarbonées au monde». «On doit préserver le nucléaire, j'ai besoin du nucléaire», a-t-il affirmé. «Si je le ferme demain, qu'est-ce que je fais ? Le nucléaire est une énergie décarbonée non intermittente. Je ne peux pas le remplacer du jour au lendemain par des énergies renouvelables. Ceux qui disent ça, c'est faux», a argumenté Emmanuel Macron qui soutient d'ailleurs que la France «doit être meilleure encore sur le nucléaire». Une ligne qui tranche par rapport à la vision antinucléaire de sa ministre de la Transition écologique Barbara Pompili et la stratégie gouvernementale de réduire à 50% la production nucléaire d'ici 2035.

Après ces réponses animées, il a terminé son interview de deux heures par une phrase d’apaisement : «Pardon de m'être énervé.»