Rien ne va plus au sein de Debout la France (DLF) depuis l'élection présidentielle 2017. Cette fois-ci, ce sont une soixantaine de cadres de DLF qui auraient quitté le parti souverainiste et vont former un collectif satellite du Rassemblement national (RN), selon les dissidents.
Le vice-président de DLF Philippe Torre a d'ailleurs déclaré, dans un autre communiqué, avoir démissionné de la liste qu'il devait mener aux élections régionales dans les Hauts-de-France, sur la base d'un «constat partagé» avec l'ancien porte-parole et numéro 2 du parti, Jean-Philippe Tanguy.
Celui-ci et d'autres fidèles lieutenants avaient annoncé le 22 novembre leur ralliement à la candidature à l'Elysée de Marine Le Pen – sans toutefois quitter DLF – en critiquant une stratégie de «l'isolement» qui conduit dans une «impasse».
Philippe Torre accuse également Nicolas Dupont-Aignan d'être dans un «déni de réalité». Il déplore «la poursuite de la stratégie d'isolement de Nicolas Dupont-Aignan [qui] a pour objet de maintenir à tout prix cette candidature» à la présidentielle, «alors que son unique objectif serait en fait tout simplement d'être réélu député dans sa circonscription de l'Essonne».
Philippe Torre devrait être exclu du parti, selon Nicolas Dupont-Aignan, contacté par l'AFP. Il sera remplacé dans les Hauts-de-France par le député José Evrard, qui a déjà milité dans trois autres formations : le Parti communiste, le Front national et les Patriotes.
Auprès de l'AFP, Nicolas Dupont-Aignan a dénoncé un «sabotage organisé, instrumentalisé et minoritaire», ne recensant de son côté que huit départs, dont cinq du bureau national.
NDA se montre optimiste
«Mais cela clarifie la ligne» du mouvement, s'est-il félicité, lui qui a choisi de faire cavalier seul pour 2022, afin d'offrir aux Français «le choix» et échapper à un duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Une cinquantaine de responsables locaux de DLF auraient pourtant quitté le parti, ainsi qu'une dizaine de cadres nationaux, parmi lesquels la vice-présidente Anne-Sophie Frigout et le président des jeunes DLF, Alexandre Sabatou, selon l'AFP qui a obtenu un communiqué de la part des frondeurs.
Les dissidents, rejoints par l'ancien directeur de campagne des élections européennes de DLF, Thomas Ménagé, parti après le scrutin, vont «lancer fin janvier un collectif gaulliste souverainiste, qui, à l’instar de la Droite populaire [un courant relancé en 2019 par l'ex-sarkozyste Thierry Mariani], travaillera avec le RN et toutes les bonnes volontés».
DLF subit sa deuxième crise en trois ans. Après le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan entre les deux tours de la présidentielle de 2017 en faveur de Marine Le Pen, plusieurs adhérents et cadres avaient déjà quitté le parti, à l'instar de l'ancien vice-président Dominique Jamet.