Samedi 28 novembre
A Bordeaux, selon l'AFP, des milliers de personnes ont défilé. Il s'agit de la plus importante manifestation depuis la crise des Gilets jaunes qui a été suivie de débordements dans le centre-ville, ont constaté des journalistes de l'AFP (dégradations dans le centre-ville avec notamment des feux de poubelles et destruction de vitrines dans la grande artère commerçante).
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin «condamne [...] les violences inacceptables contre les forces de l'ordre» au cours des manifestations du 28 novembre. Il a affirmé sur Twitter que 37 policiers et gendarmes étaient blessés (bilan provisoire).
D'après l'AFP, environ un millier de personnes se sont retrouvées à Saint-Etienne où un groupe de manifestants a projeté des œufs et tagué la façade des locaux de la police municipale.
Plus tôt, quelque 200 et 300 manifestants ont défilé cette fois dans le calme à Roanne et au Puy-en Velay (Haute-Loire), ont fait savoir des sources préfectorales auprès de l'agence de presse.
Même quiétude également à Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme, où un peu plus de 700 personnes se sont réunies selon l'AFP.
Selon les informations du Progrès, «trois policiers ont été blessés et quatre personnes interpellées» à Lyon.
Un journaliste reporter d'images a filmé une confrontation violente entre manifestants et forces de l'ordre. «Les forces de l’ordre sont dépassées par les manifestants», écrit-il.
Actu Paris explique également la situation à Paris : «Artifices et fumigènes d'un côté, eau et lacrymogène de l'autre. Le canon va à l'opposé de l'incendie en cours devant la Colonne de Juillet. Face à face tendu.»
La situation est chaotique à Bastille, selon notre reporter Meriem Laribi.
Le canon à eau est aussi utilisé à Paris, d'après les images d'un journaliste indépendant.
Une de nos reporters a également été au cœur de l'opération.
La fin de manifestation est agitée à Lyon avec le déploiement du canon à eau.
Selon le ministère de l'Intérieur, il y a eu 46 000 manifestants à Paris. Sur Twitter, à 18h15, la préfecture de police a également annoncé que les forces de l'ordre avaient procédé à neuf interpellations.
Plusieurs milliers de manifestants ont protesté aux abords du centre-ville historique de Strasbourg contre la loi sur la «sécurité globale» et les violences policières, quelques tensions survenant au moment de la dispersion.
Aux cris de «tout le monde peut filmer la police», le cortège qui comptait 1 500 manifestants selon la préfecture et près de 3 000 selon les médias locaux et l'AFP, s'est élancé peu après 13h30.
Un nuage de gaz lacrymogène envahi la place de la Bastille.
Au son de «Liberté», des téléphones sont brandis, place de la Bastille, comme l'a filmé David Dufresne.
Des émeutiers cassent des pierres pour en faire des projectiles, selon notre reporter.
Selon notre reporter sur place, de nouveaux affrontements sont en cours au niveau de la rue de la Bastille. Les forces de l’ordre reçoivent de nombreux projectiles et doivent charger.
Un journaliste du Monde a filmé le début d’incendie à la banque de France. Selon elle, les «policiers envoient des lacrymogènes pour éloigner les manifestants équipés de feux d’artifice».
La façade de la succursale de la banque de France est incendiée place de la Bastille.
Un kiosque à journaux est en flammes, place de la Bastille, comme l'a photographié un journaliste du Monde.
Selon La Provence, «plusieurs milliers de personnes» se sont mobilisées à Marseille.
Selon Le Télégramme, à Brest, le rassemblement a réuni plus de 4 000 personnes.
Selon notre reporter sur place à Paris, plusieurs affrontements sont en cours près de la place de la Bastille. La situation est très tendue et les forces de l’ordre chargent.
Les tensions se poursuivent à Paris, avec l'image d'un blessé filmé par un photographe indépendant.
L'activiste Assa Traoré a pris la parole. D'après un journaliste de Streetpress, elle aurait déclaré : «Dans nos quartiers, certains n'ont pas le temps de sortir leur téléphone pour filmer les violences policières».
Proche d'Assa Traoré, la chanteuse Camélia Jordana est aussi intervenue : «Vous devez cesser d'être dans le déni.»
Selon Le Progrès, la préfecture chiffre à 7 500, le nombre de manifestants à Lyon (13 000 selon les organisateurs). Selon le quotidien régional, «des manifestants et un policier auraient été touchés par des jets de projectiles».
A Bordeaux, un journaliste de France 3 constate plusieurs scènes de vandalisme. «La marche des libertés s’éloigne du parcours déclaré et s’engouffre dans une rue Sainte Catherine bondée, les vitrines de Mcdo, Galeries Lafayette, Apple, Fnac et des banques sont ciblées par des tags et des casses», écrit-il dans un tweet, mentionnant l'arrivée des forces de l'ordre.
Une journaliste constate que des manifestants quittent les lieux de la mobilisation à Paris, à cause des tensions.
Les pompiers interviennent pour éteindre les véhicules incendiés sur le boulevard Beaumarchais, à Paris.
Pendant ce temps, des émeutiers lancent des objets incendiaires sur les gendarmes.
Dans la capitale, des manifestants scandent «casseurs, dehors !» et appellent à arrêter les violences.
Des casseurs, d'ailleurs, tentent de récupérer des pavés sur le bitume.
Forte mobilisation également à Poitiers.
Présent à Paris, le député de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon demande le retrait de la loi sur la «sécurité globale» et appelle «à entièrement refonder la police pour retisser le lien de confiance entre la police et la population». Pour cela, il propose, entre autres, «la dissolution de la BAC et de l’IGPN».
Des tensions ont également lieu à Lyon, vers la préfecture, d'après une journaliste du Progrès.
A Lille, «le calme est revenu, des policiers dialoguent avec des manifestants. On parle tolérance [ou] violences», d'après un journaliste de Lille actu.
Le face-à-face est tendu entre les forces de l'ordre et des casseurs.
A Paris, les black blocs chargent sur le cordon formé par les forces de l'ordre.
Les black blocs repoussent également «les journalistes qui filment les affrontements de trop près», selon Actu Paris.
«Une foule de près de 2000 personnes» forme le cortège à Nîmes, selon un journaliste du Midi libre.
D'après les images de notre reporter sur place, «des émeutiers s'en prennent à une vitrine à coups de pioche», à Paris.
Une journaliste du Monde constate que la tension monte d'un cran à Paris, avec du «mobilier urbain en feu», «des jets de pavés», des «slogans antipolice» et une barricade serait en train «d’être montée».
Ouest France note que des commerces préfèrent rester fermer à cause des dégâts en marge de la manifestation.
A Paris, des premières tensions, avec une confrontation entre tirs de mortiers et gaz lacrymogène.
Retrouvez l'édition spéciale de RT France.
A Bourg-en-Bresse, les manifestants sont devant la préfecture de l'Ain pour l'abrogation de l'article 24.
A Paris, Hannah Nelson, jeune photographe, raconte son interpellation et sa garde-à-vue lors de la première manifestation contre la loi Sécurité globale le 17 novembre : «Si leur but était de me faire peur, ils n'ont pas vraiment réussi.»
A Lyon, «le cortège, impressionnant, est si dense qu’il progresse très lentement vers les quais des Rhône [...] tout se déroule dans le calme», écrit Le Progrès.
Des affrontements éclatent à Paris. Les forces de l'ordre sont l'objet de jets de projectiles et font usage de gaz lacrymogène.
A Marseille, après avoir passé une heure sur le Vieux-Port, les manifestants se dirigent vers la Canebière.
De nombreux manifestants contre la loi Sécurité globale se sont également réunis à Lyon (Rhône).
A Paris, près de la place de la République, une cliente d'un salon de coiffure qui vient de rouvrir s'emporte contre ceux qui dénoncent la police. «Vous êtes contre ce qui nous protège! Il n'y a pas le droit à l'erreur?» interroge-t-elle les personnes présentes, dont le député LFI Adrien Quatennens.
Dominique Pradalié, secrétaire générale du SNJ, Adrien Quatennens, député LFI de la 1re circonscription du Nord, et le Gilet jaune Faouzi Lellouche se sont exprimés sur les raisons de leur présence à cette manifestation au micro de RT France.
Pour le député européen EELV Yannick Jadot, le président de la République, le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris sont dans une «dérive liberticide extrêmement inquiétante pour la démocratie». Emmanuel Macron exerce selon lui un pouvoir «solitaire» et «bunkerisé».
A Rennes, où des milliers de personnes sont rassemblées des feux de bennes ont été déclenchés à l'entrée de la rue d'Orléans et sur la place de la République. Sur cette dernière, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes.
Des manifestants ont par ailleurs dressé des barricades.
A Paris, les portraits des députés ayant voté pour la loi Sécurité globale sont accrochés dans la rue.
En tête du cortège de la Marche des libertés de Paris se trouvent Assa Traoré, l'avocat Arié Alimi, et représentant le Syndicat national des journalistes son premier secrétaire général Emmanuel Poupard et sa secrétaire générale Dominique Pradalié.
Le député de la France insoumise Alexis Corbière commente le rapport de force à l'Assemblée nationale concernant la loi Sécurité globale et le «mépris» pour ses propres députés d'Emmanuel Macron, qui devant «l'indignation populaire» cherche «des moyens de reculer».
A Paris, le collectif Reporters en colère lance une action symbolique place de la République en s'agenouillant les mains liées devant leurs appareils photo.
Départ du cortège de la Marche des libertés à Paris. Il démarre de la place de la République et se rendra place de la Bastille.
Pour Jean-Luc Mélenchon, le préfet de police de Paris Didier Lallement est «le genre de personnages à qui il ne faut pas confier trop de pouvoir, parce qu'aussitôt ils en abusent».
«Le préfet Lallement doit aller [...] dans un organisme, couper des étiquettes. Quelque chose qui soit pacifique et tranquille!» selon le député de la France insoumise.
Jean-Luc Mélenchon a réclamé ce jour une «refonte» de la police et une nouvelle fois le départ du préfet de police Didier Lallement, avant de participer à la Marche des libertés de Paris.
«Il est temps de procéder à une reprise en main générale de la police et, pour être encore plus clair, à une refonte de la police», a déclaré le chef de file des Insoumis à quelques journalistes selon l'AFP, avant le départ du défilé parisien contre la proposition de loi Sécurité globale.
A Paris, le cortège des manifestants de la Marche des libertés est en train de se former. Il se dirigera vers la place de la Bastille.
Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez est présent à la Marche des libertés de Paris, ainsi que plusieurs élu de la France insoumise dont Adrien Quatennens.
Le Premier secrétaire général du SNJ (premier syndicat de la profession journalistique) Emmanuel Poupard, demande une nouvelle fois le retrait de la loi sur la «sécurité globale» et du nouveau schéma national du maintien de l'ordre.
Selon un militant syndical de l'enseignement, Snes, de nombreuses personnes sont réunies à Limoges.
Des manifestants se sont rassemblés sous le soleil en face de l'Hôtel de la préfecture du Nord, place de la République, à Lille.
Une foule compacte est également rassemblée place de la République à Rennes (Ille-et-Vilaine) avant de partir en cortège.
A Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), des centaines de personnes étaient également rassemblées en fin de matinée devant la préfecture du Puy-de-Dôme.
Dès le milieu de matinée, la mobilisation battait son plein en province, comme on peut le voir sur ces images de Montpellier (Hérault).
Frédéric Lagache, délégué général du syndicat de police Alliance, juge «irresponsable» le niveau de sécurisation envisagé par la préfecture de police de Paris, ce 28 novembre. «Les autorités s'attendaient à des infiltrations de Gilets jaunes radicaux, voire des black blocs lors de cette manifestation à haut risque prévue de République à Bastille», a-t-il expliqué à l'AFP. Or, selon lui, mobiliser «2 000 membres des forces de l'ordre pour sécuriser une telle manifestation où l'on attend environ 40 000 personnes, c'est irresponsable pour la sécurité des manifestants et pour celle des policiers».
Face à cette «situation préoccupante et incompréhensible», Frédéric Lagache demande donc davantage de policiers pour éviter des incidents, «même si le risque zéro n'existe pas».
Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a demandé aux policiers sous son autorité de tenir «la ligne républicaine jusqu'au bout», dans une lettre adressée à chacun d'eux, avant les manifestations de ce 28 novembre contre les violences policières. «Dévier de la ligne républicaine qui nous sert de guide, cette ligne qui a éclairé les pas de nos anciens dans les ténèbres de l'histoire, c'est renier ce que nous sommes, c'est ébranler le pacte de confiance qui nous unit à nos concitoyens, c'est perdre le sens de notre mission», a notamment écrit le préfet dans ce courrier dont l'AFP a pris connaissance.
C'est une mobilisation sous tension qui se déroule ce 28 novembre dans toute la France contre la loi Sécurité globale. L'attitude des forces de l'ordre sera en effet particulièrement scrutée après des polémiques ayant entouré l'interpellation violente d'un producteur de musique ou encore l'évacuation de migrants place de la République, le 23 novembre.
Le 21 novembre, alors que la loi Sécurité globale n'était pas encore votée, plusieurs journalistes ont par ailleurs été entravés dans leur travail pour couvrir la mobilisation contre le texte. Le 23 novembre, le journaliste Remy Buisine a quant à lui été frappé par trois fois par des policiers alors qu'il couvrait l'évacuation des migrants à République.
Plus de 70 rassemblements dans le pays contre la loi
Après les manifestations du 21 novembre, de nouvelles «marches des libertés» sont ainsi prévues ce 28 novembre dans plus de 70 villes, ainsi que devant les ambassades de France à La Haye et Berlin, selon la coordination Stop loi Sécurité globale.
A Paris, la manifestation, interdite dans un premier temps par la préfecture de police qui préconisait un rassemblement statique, pourra finalement se tenir après une décision en référé du tribunal administratif, a fait savoir à l'AFP Dominique Pradalié du Syndicat national des journalistes (SNJ). «L'arrêté préfectoral a été suspendu», a expliqué la secrétaire générale du SNJ à l'issue de l'audience du 27 novembre, ouvrant la voie à une marche de République à Bastille, à partir de 14h.
La coordination Stop loi Sécurité globale, composée de syndicats de journalistes, d'ONG de défense des droits de l'Homme et d'associations, réclame le retrait de la proposition de loi des articles 21 et 22 «qui organisent une surveillance de masse», ainsi que de l'article 24, qui vise à pénaliser la diffusion «malveillante» de l'image des policiers, et le retrait du nouveau Schéma national du maintien de l’ordre.
Emmanuel Macron dénonce une «agression inacceptable»
La proposition de loi Sécurité globale, qui a déjà reçu un feu vert de l'Assemblée nationale, suscite une importante mobilisation chez les journalistes et au-delà.
La mobilisation a trouvé un nouvel écho après la diffusion par le média Loopsider d'images de violences policières à l'encontre d'un producteur de musique noir. Publié le 26 novembre, le sujet a été vu plus de 13 millions de fois sur Twitter, devenant une des vidéos les plus virales sur Twitter en France.
Cette nouvelle polémique a entraîné le lendemain une réaction d'Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux. Dans ce message, le chef de l'Etat dénonce «l'agression inacceptable» du producteur par les policiers. Des «images qui nous font honte», ajoute-t-il avant de demander au gouvernement de «lui faire rapidement des propositions» pour «lutter plus efficacement contre toutes les discriminations». «La France ne doit jamais laisser prospérer la haine ou le racisme», affirme-t-il en conclusion, réclamant «une police exemplaire avec les Français», mais aussi «des Français exemplaires avec les forces de l'ordre».