France

Liberté de la presse en France : face à l'inquiétude générale, Darmanin envisage un amendement

Face au vent de colère qui traverse le monde de l'information, le ministre de l'Intérieur pourrait proposer, selon son entourage, d'introduire dans la proposition de loi sur la Sécurité globale, un amendement garantissant la liberté de la presse.

L'entourage de Gérald Darmanin a fait savoir ce 19 novembre que le ministre proposerait d'introduire dans la très contestée proposition de loi sur la Sécurité globale, un amendement censé garantir la liberté de la presse.

«Cet amendement, qui sera proposé lors d'une rencontre dans la soirée avec le patron des députés LREM Christophe Castaner autour du Premier ministre Jean Castex, viendra "préciser l’article 24", très critiqué par les opposants au texte, pour garantir que "la liberté de la presse n’est bien entendue en rien menacée"», rapporte l'AFP qui cite l'entourage du ministre de l'Intérieur.

Quelques heures plus tôt, les syndicats de journalistes, de nombreuses rédactions et d'autres organisations ont dénoncé, dans un texte commun, «les violences et menaces à l’encontre de journalistes, commises par des forces de l’ordre à la fin du rassemblement pacifique [du 17 novembre]». 

De fait, l'annonce de l'entourage de Gérald Darmanin intervient dans un climat pour le moins tendu après la manifestation en question, lors de laquelle plusieurs journalistes de terrain ont éprouvé des difficultés dans l'exercice de leur activité.

Les signataires du texte – parmi lesquels figurent les syndicats représentatifs de la profession, la Ligue des droits de l'Homme, des collectifs comme Reporters en colère ou encore des Sociétés de journalistes –dénoncent ainsi des «atteintes à la liberté d’informer et de manifester, et la volonté manifeste d’une surveillance globalisée des citoyens». 

Faisant état d'inquiétudes face aux «risques de reculs majeurs des libertés publiques» contenus dans la proposition de loi, les auteurs du texte appellent à un nouveau rassemblement, samedi 21 novembre à 14h30, «à Paris, sur le parvis des droits de l’Homme, place du Trocadéro, comme dans de nombreuses autres villes».