France

Le terroriste de Nice avait une photo de l'assassin de Samuel Paty dans son téléphone portable

Selon les enquêteurs, le téléphone portable du terroriste qui a assassiné trois personnes dans la basilique Notre-Dame de Nice contient des images du groupe terroriste Daesh, ainsi que de l'assassin du professeur d'histoire-géographie Samuel Paty.

Le 13 novembre 2020, le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire portant sur l’attentat ayant coûté la vie à trois personnes le 29 octobre dans la Basilique Notre-Dame de l’Assomption de Nice, dont l'auteur est identifié comme Brahim Aouissaoui, un Tunisien de 21 ans.

Selon un communiqué du Pnat auquel l'agence Reuters a eu accès, l’un des téléphones portables de Brahim Aouissaoui contenait une photo d’Abdoullakh Anzorov, le terroriste islamiste ayant décapité le professeur de collège Samuel Paty 13 jours plus tôt (16 octobre). Les enquêteurs y ont également trouvé des photographies de l'organisation terroriste Daesh, ainsi qu’un message audio dans lequel Brahim Aouissaoui qualifie la France de «pays de mécréants».

Brahim Aouissaoui toujours hospitalisé

Le communiqué précise que l'information judiciaire vise les chefs d'association de malfaiteurs terroriste criminelle, d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste et de tentatives d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste.

Elle «devra préciser le parcours de l’intéressé, sa personnalité, et vérifier s’il a pu bénéficier de complicité ou d’un quelconque soutien dans son projet criminel, que ce soit en France, en Italie ou en Tunisie».

A ce stade de l’enquête – réalisée en coopération avec les autorités italiennes et tunisiennes –, il n’a cependant «pas été déterminé de contacts opérationnels de l’intéressé susceptibles d’avoir facilité son passage à l’acte». Les 11 personnes qui avaient d’ores et déjà été placées en garde à vue ont toutes été remises en liberté sans poursuite.

Gravement blessé par balle lors de son interpellation par la police, Brahim Aouissaoui est «en l’état inaudible et son pronostic vital reste engagé», note également le Pnat. Il a été transféré le 6 novembre dans un hôpital de la région parisienne et a par ailleurs été testé positif au Covid-19.

Parti de Tunisie le 19 septembre à bord d’un navire, il était arrivé dans le port italien de Bari le 9 octobre après un placement en quarantaine près de l'île italienne de Lampedusa. Il avait été signalé le 27 octobre au matin à Rome, puis en début de soirée à la gare de Nice, soit deux jours avant d’assassiner Nadine Devillers, Simone Barreto Silva et Vincent Loquès.