France

«Ne méprisez pas les musulmans» : deux hommes incarcérés en Corée du Sud après avoir menacé Macron

Sur des affiches collées sur les murs de l'ambassade française à Séoul, des menaces ont été proférées, notamment envers Emmanuel Macron. Les deux auteurs présumés, deux étrangers sont actuellement en détention provisoire à Séoul.

Soupçonnés d'avoir collé cinq tracts, sur le mur de l'ambassade de France à Séoul le 1er novembre 2020 vers 22h30, proférant des menaces notamment envers le président français Emmanuel Macron, deux étrangers ont été placés le 9 novembre en détention provisoire, selon le commissariat de police de la commune de Seodaemun en Corée du sud cité par l'agence de presse semi-publique sud-coréenne Yonhap.

Ceux qui nous mettent le couteau seront mis à mort par ce couteau

«Ne méprisez pas les musulmans», «Ne détruisez pas notre religion» et «Ceux qui nous mettent le couteau seront mis à mort par ce couteau» pouvait-on lire sur ces tracts, d'après Yonhap. L'un de ces prospectus contenait par ailleurs une photo du chef de l'Etat français barré en rouge. Ces propos et menaces s'inscrivent dans une vague de protestation de nombreux pays à majorité musulmane à l'égard de la France.

Un mandat d'arrêt a été déposé par la Cour du district Ouest de Séoul contre un homme «étranger» de 25 ans, sans toutefois préciser sa nationalité, pour avoir prétendument menacé une mission diplomatique. 

Son supposé complice a quant à lui été placé en détention le 7 novembre, soit trois jours après avoir été interpellé dans une ville de province. Le tribunal, cité par Yonhap, avait estimé que l'homme pouvait détruire des preuves et prendre la fuite.

«La police est en train de mener l'enquête en se focalisant sur la relations entre les deux suspects, leur mobile et leur éventuelle relation avec le terrorisme», a déclaré le chef de l'Agence de la police de Séoul (SMPA), Jang Ha-yeon, lors d'une rencontre avec des journalistes. Il a également fait savoir qu'une inspection de sécurité était en cours dans les missions diplomatiques présentes dans le pays.

Les propos d'Emmanuel Macron concernant le droit à la caricature du prophète de l'islam à la suite de la mort du professeur Samuel Paty dans l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) le 16 octobre dernier avaient provoqué une vague de contestation dans de nombreux pays à majorité musulmane. Le président de la République avait par la suite précisé ses propos auprès de la chaine al-Jazeera. Il avait expliqué «comprendre» que des musulmans aient pu être choqués par les caricatures, tout en soulignant qu'il n'accepterait jamais qu'on l'on puisse justifier la violence, réitérant sa défense de la liberté d'expression.