Initialement diffusée le 29 octobre 2020 sur la page Facebook de «l'établissement d’enseignement supérieur» Jamia Syeda Hafsa, une école religieuse pour filles située à Islamabad (capitale du Pakistan), la vidéo a fait l'objet de nombreuses publications d'internautes, notamment sur Twitter, où en quelques jours, elle a déjà cumulé plusieurs centaines de milliers de vues, sans restriction apparente de la part du réseau social. Phénomène pour le moins surprenant compte tenu du message véhiculé, a priori peu compatible avec les critères de bonne conduite dont se targue habituellement Twitter.
Insulter le prophète ne mérite qu'une seule punition : la décapitation, la décapitation
La vidéo montre une enseignante mettre en scène devant ses élèves voilées la décapitation d'un mannequin symbolisant un blasphémateur. RT France a pu s'assurer que les paroles entendues dans la vidéo étaient conformes à une version traduite par l'ONG américaine EXMNA, acronyme anglophone pour «ex-musulmans d'Amérique du nord». Le clip publié par l'EXMNA est un montage de deux vidéos publiées sur le compte Facebook de l'école religieuse, et qui, à l'heure où nous écrivons ces lignes, sont toujours accessibles.
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«Insulter le prophète ne mérite qu'une seule punition : la décapitation, la décapitation [...] nous réduirons en poussière celui qui dessine [le prophète]», chante une voix masculine en guise de musique d'introduction, avant que celle-ci ne s'estompe pour laisser place aux paroles de l'enseignante devant ses élèves.
«Soyez des hommes et venez nous faire face, vous verrez de quoi les esclaves de Mahomet sont faits. Jusqu'à présent, seul un de vos frères est allé en enfer, il y a encore du feu dans nos cœurs», déclare alors l'enseignante pendant son cours. «Nous ne nous arrêterons pas tant que nous n'aurons pas vengé votre insulte, la France ainsi que tous les ennemis des musulmans doivent comprendre [...] Est-il possible que la France insulte notre prophète et conserve la gloire de Paris ? [...] Ce que vous semez, vous devez le récolter», profère-t-elle encore devant ses élèves.
Les propos d'Emmanuel Macron concernant le droit à la caricature du prophète de l'islam à la suite de la mort du professeur Samuel Paty dans l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) le 16 octobre dernier avaient provoqué une vague de contestation dans de nombreux pays à majorité musulmane. Le président de la République avait par la suite précisé ses propos auprès de la chaine al-Jazeera. Il avait expliqué «comprendre» que des musulmans aient pu être choqués par les caricatures, tout en martelant qu'il n'accepterait jamais qu'on l'on puisse justifier la violence, réitérant sa défense de la liberté d'expression.