France

Le gouvernement annonce la dissolution du mouvement ultra-nationaliste turc Loups Gris

Le gouvernement a annoncé la dissolution du mouvement ultra-nationaliste turc Loups Gris. Le groupuscule a été notamment pointé du doigt après des rixes ayant opposé les communautés turque et arménienne près de Lyon.

Le gouvernement va prononcer, le 4 novembre, la dissolution du mouvement ultra-nationaliste turc des Loups Gris en Conseil des ministres, a annoncé le premier novembre le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin devant la commission des Lois de l'Assemblée nationale.

Il s'agit d'«un groupement de fait particulièrement agressif pour ne pas dire plus», a assuré le ministre de l'Intérieur. Cette annonce intervient dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre France et Turquie autour du traitement des musulmans en France. Le groupuscule des Loups Gris a été notamment pointé du doigt après des incidents ayant opposé des communautés turque et arménienne à Décines-Charpieu, près de Lyon.

Des incidents avec la communauté arménienne  

Le 28 octobre soir, les forces de l'ordre étaient intervenues dans cette ville, haut-lieu de la diaspora arménienne, pour empêcher 250 membres de la communauté turque – verbalisés finalement pour non-respect du couvre-feu – d'en «découdre» avec les Arméniens. Le même jour, dans la matinée, une rixe avait opposé ces deux communautés sur l'autoroute A7, au niveau du péage de Vienne, faisant quatre blessés, dont un grave.

Une inscription «Loups Gris» a par ailleurs été taguée sur le mémorial du génocide et le Centre national de la mémoire arménienne près de Lyon, profanés dans la nuit du 31 octobre au premier novembre. Ce groupe ultranationaliste, dont le signe de ralliement est un pouce joint au majeur et à l'annulaire, est réputé proche du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui s'est récemment interrogé sur «la santé mentale» d'Emmanuel Macron. Lors de son audition à l'Assemblée, Gérald Darmanin a également indiqué que la dissolution du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), annoncée dans la foulée de l'assassinat de Samuel Paty le 16 octobre, serait examinée «dans 15 jours».

Une dissolution qui fait écho à celle la sulfureuse association BarakaCity. Selon une procédure inhabituelle mais prévue par la loi, l'association a été dissoute en conseil des ministres le 28 octobre pour ses liens avec la mouvance islamiste radicale.