France

Attentat dans une basilique à Nice : l'heure à des «décisions fortes» ?

Une attaque dans la Basilique Notre-Dame de Nice, qualifiée de «terroriste islamiste» par Emmanuel Macron, a fait 3 morts. Le parquet antiterroriste a ouvert une enquête, tandis que les responsables politiques multiplient les condamnations.

Vendredi 30 octobre

«On se souvient de tellement de mots de tellement de présidents de la République qui nous ont expliqué qu'on allait voir ce qu'on allait voir et hélas ça continue à s'aggraver [...] Aujourd'hui, nous sommes soumis à une guerre qui nous est menée. Personne n'a envie de le reconnaître parce que personne n'a envie de riposter ou de prendre les mesures qui s'imposent», a déclaré sur RT France l'ancien député, ancien magistrat et ancien chef du service central de lutte anti-terrorisme, Alain Marsaud. Et de s'interroger : «Nous avons 30 ans de lâcheté, de compromissions et de naïveté. Est-ce qu'on va continuer ?»

Asif Arif, avocat et spécialiste des droits de l’homme, s'exprime auprès de RT France au sujet de l'attentat qui frappé la ville de Nice le 29 octobre et qui a coûté la vie à trois personnes.

Le procureur a ensuite retracé avec précision le déroulement de l'attentat, les déplacements de l'assaillant, son passage à l'acte et les conséquences qui en découlent, sans toutefois «communiquer tout élément de nature à nuire à l'enquête».

A 6h47, l'agresseur est entré dans la gare de Nice où il s'est partiellement changé avant d'en ressortir à 8h13. C'est à 8h29 qu'il a pénétré dans la Basilique Notre-Dame de l'Assomption. «Il y restera un peu moins d'une demi-heure, période pendant laquelle il s'est attaqué à trois victimes», a rapporté Jean-François Ricard.

Parmi les trois victimes de l'attentat au couteau, une femme de 60 ans présente «un égorgement très profond de l'ordre d'une décapitation», un homme de 55 ans a une plaie à la gorge, et une femme de 44 ans a de nombreuses plaies sur le corps, qui était parvenue à s'enfuir jusqu'à un bar à proximité de la Basilique avant de décéder de ses blessures.

Le procureur antiterroriste a également fait savoir qu'un «Coran» et «deux téléphones» avaient été retrouvés, ainsi que «l'arme du crime : un couteau qui présentait une lame de 17 centimètres» et «un sac contenant des effets personnel et à coté deux couteaux non utilisé».

Jean-François Ricard a ensuite annoncé que le pronostic vital de l'assaillant était toujours engagé.

Le procureur de la République antiterroriste a d'abord rendu hommage aux victimes, à leurs familles et à la ville de Nice, avant de détailler : «Il ressort des témoignages des primo arrivants que cet homme s'est avancé vers eux de manière menaçante en criant "Allah Akbar".»

Selon le procureur antiterroriste, l'assaillant «était porteur au moment de son interpellation [...] d'un papier de la Croix Rouge italienne au nom d'un ressortissant tunisien né en 1999. Il ressort des premières investigations que cette identité est bien celle de l'auteur». En outre, il était «inconnu des services de renseignement».

Jeudi 29 octobre

Lors de sa conférence de presse, le procureur de la République antiterroriste Jean-François Ricard a rappelé que le parquet national antiterroriste avait ouvert une enquête de flagrance pour «assassinat en relation avec une entreprise terroriste», «tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste» et «association de malfaiteurs terroriste criminelle».

La Tunisie a condamné fermement l'attaque «terroriste» meurtrière de la basilique Notre-Dame de Nice et annoncé l'ouverture d'une enquête après des «soupçons» selon lesquels l'agresseur serait de nationalité tunisienne.

«La Tunisie condamne fermement l'incident terroriste à Nice et exprime sa solidarité avec le gouvernement et le peuple français», a indiqué un communiqué du ministère tunisien des Affaires étrangères.

Soulignant son «refus de toute forme de terrorisme et d'extrémisme», la Tunisie met en garde contre «l'exploitation idéologique et politique des religions» et rejette «tout lien [entre religion] et terrorisme», d'après le même document.

Par ailleurs, la Tunisie a ouvert une enquête. «Un engagement a été pris d'ouvrir une enquête à la suite des soupçons selon lesquels un Tunisien a commis une opération terroriste à l'extérieur du pays. L'enquête va se poursuivre», a annoncé Mohsen Dali, substitut du procureur général au tribunal de première instance de Tunis, interrogé par l'AFP au sujet de l'attaque de Nice.

Le candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden a dénoncé «l'attentat terrible» qui a visé la basilique Notre-Dame de Nice et a promis de «travailler avec les alliés» s'il était élu. 

«Jill [l'épouse de Joe Biden] et moi prions pour les Français après l'attentat terrible de Nice qui a visé des innocents dans un lieu de culte. Une administration Biden-Harris travaillera avec nos alliés et partenaires pour empêcher la violence extrémiste sous toutes ses formes», a-t-il fait savoir sur Twitter, à cinq jours de l'élection présidentielle américaine.

Pour Alain Juillet, ancien haut responsable à l'intelligence économique, «céder, reculer devant ce qu'il se passe serait un encouragement pour ces groupes djihadistes et salafistes radicaux». Commentant le mode opératoire des attaques au couteau, il analyse : «C'est un des types d'attaque qui impactent le plus le citoyen français parce que ça fait peur à tout le monde.»

A Nice, «des riverains de toutes confessions viennent rendre hommage aux victimes», explique la reporter de RT France présente sur les lieux.

Le patriarche de l'Eglise orthodoxe russe Cyrille a adressé ses condoléances au président de la République française Emmanuel Macron et à l'évêque de Nice André Marceau, pour les personnes décédées dans l'attentat de la basilique Notre-Dame de Nice.

«Je suis profondément attristé par le fait que des paroissiens de la cathédrale Notre-Dame de Nice ont été tués et blessés dans une attaque commise par un homme armé d'un couteau. Je vous exprime ma profonde compassion ainsi qu'à l'ensemble du peuple français en cette heure difficile», a déclaré le patriarche de Moscou. «Les atrocités monstrueuses qui ont été commises et l'utilisation blasphématoire de slogans religieux ne pourront ni ébranler le désir de vivre en paix, ni forcer les gens à suivre la mauvaise volonté des criminels et à reconnaître l'idéologie inhumaine de la cruauté et de la violence comme la norme», a poursuivi le haut responsable religieux.

Dans un tweet en français, le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est dit «sous le choc» après cette «attaque barbare».

«Le Royaume-Uni est aux côtés de la France pour lutter contre la terreur et l'intolérance», a-t-il notamment écrit.

L'Union européenne a affiché sa «solidarité» avec la France et appelé à l'union contre «ceux qui répandent la haine».

«Toute ma solidarité avec la France [...] Toute l'Europe est avec vous», a twitté le président du Conseil européen, Charles Michel.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a affirmé pour sa part que «l'Europe toute entière [était] solidaire avec la France». «Nous restons unis et déterminés face à la barbarie et au fanatisme», a-t-elle ajouté sur Twitter.

Le président du Parlement européen, David Sassoli, a quant à lui appelé les Européens à s'«unir contre la violence et ceux qui cherchent à inciter et à répandre la haine».

Le président américain Donald Trump a exprimé sa solidarité avec la France après l'attaque au couteau dans la Basilique Notre-Dame, dénonçant des «attaques terroristes» inacceptables.

«Nous sommes de tout cœur avec les Français. L'Amérique est aux côtés de notre plus vieil allié dans ce combat», a-t-il annoncé sur Twitter. Avant d'ajouter : «Ces attaques terroristes d'islamistes radicaux doivent prendre fin immédiatement. Aucun pays, que ce soit la France ou un autre, ne peut plus les tolérer !»

Suite aux attaques au couteau à Nice ainsi qu'au consulat de France à Jeddah en Arabie saoudite, et plus largement dans un contexte de vives tensions entre la France et le monde musulman, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a lancé le 29 octobre un «message de paix au monde musulman», en soulignant que la France était le «pays de la tolérance», et non du «mépris ou du rejet».

«N'écoutez pas les voix qui cherchent à attiser la défiance. [...] Ne nous laissons pas enfermer dans les outrances d'une minorité de manipulateurs», a-t-il déclaré lors de l'examen du budget de son ministère à l'Assemblée nationale.

«La religion et la culture musulmanes font partie de notre histoire française et européenne, nous la respectons», a poursuivi le chef de la diplomatie française, ajoutant que «les musulmans appartiennent de plein droit à notre communauté nationale», qui leur garantit la liberté de culte.

«Nous ne saurions accepter ces campagnes de désinformation et de manipulation parce qu'elles visent à dénaturer et à travestir ces réalités», a-t-il ensuite dénoncé, faisant allusion aux accusations selon lesquelles les musulmans seraient discriminés en France.

«Les propos et les actes ont des conséquences, qui engagent leurs auteurs en responsabilité» et «la France n'oublie jamais», a-t-il également fait savoir, sans toutefois nommer de groupe ou de pays en particulier.

De «nombreux Etats» en Europe et ailleurs «ne sont pas dupes. Nous voyons bien et nos partenaires voient bien que ce qui est en cause c'est un combat essentiel, existentiel presque, contre le radicalisme et l'extrémisme religieux», a poursuivi Jean-Yves Le Drian. Avant de souligner : «Nous ne transigerons jamais sur nos valeurs humanistes de liberté et notre modèle de démocratie et de pluralisme.»

«Le deuxième message que j'ai est pour la ville de Nice, monsieur le Maire, pour les Niçoises et les Niçois si durement éprouvés par la folie terroriste et ce terrorisme islamiste. C'est la troisième fois que le terrorisme frappe votre ville, vos habitants. Je sais le choc que votre ville ressent, avec elle tout le pays et je le crois le monde entier qui nous regarde», a déclaré Emmanuel Macron depuis Nice.

L'auteur de l'attaque au couteau de la basilique Notre-Dame de Nice serait un Tunisien de 21 ans, arrivé en Europe par l'île de Lampedusa en Italie fin septembre puis en France début octobre, selon des sources proches du dossier citées par l'AFP.

Cet homme se nommerait Brahim Aoussaoui. Non demandeur d'asile en France, il avait été mis en quarantaine à Lampedusa par les autorités italiennes avant d'être visé par une obligation de quitter le territoire italien et laissé libre, d'après la même source.

«C'est la France qui est attaquée» : Emmanuel Macron a dénoncé depuis Nice «une attaque terroriste islamiste» dans la basilique Notre-Dame qui a fait trois morts, et annoncé le passage de 3 000 à 7 000 soldats pour l'opération Sentinelle afin de protéger les lieux de culte et les écoles.

«Notre pays a été frappé par une attaque terroriste islamiste, une fois encore ce matin ce sont trois de nos compatriotes qui sont tombés à Nice», a déclaré le chef de l'Etat. Il a également décidé de faire passer «dans les prochaines heures» la «mobilisation dans le cadre de l'opération Sentinelle de 3 000 à 7 000 militaires sur notre sol».

«Je veux ici dire, d'abord et avant tout, le soutien de la nation tout entière aux catholiques de France et d'ailleurs», a déclaré Emmanuel Macron à Nice, devant la basilique Notre-Dame.

«Après l'assassinat du père Hamel à l'été 2016, c'est une nouvelle fois les catholiques qui sont attaqués dans notre pays, menacés», a ajouté le chef de l'Etat, avant d'affirmer que «la nation tout entière se tient à leurs côtés et se tiendra pour que la religion puisse continuer de s'exercer librement dans notre pays».

Le glas sonne dans toutes les églises de France le 29 octobre à 15h pour rendre hommage aux victimes de l'attentat. 

Sur son compte Twitter, le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) condamne «cet attentat horrible». L'association estime que la France doit «sortir au plus vite de cette déferlante de violence et de barbarie».

Le Vatican a condamné l'agression au couteau. «C'est un moment de douleur dans une période de confusion. Le terrorisme et la violence ne peuvent jamais être acceptés», indique un communiqué du porte-parole du Vatican, Matteo Bruni. 

«Le pape est informé de la situation et est proche de la communauté catholique en deuil», ajoute le communiqué. «Il prie pour les victimes et leurs proches, pour que cesse la violence, pour que l'on puisse de nouveau nous regarder comme des frères et sœurs et non pas comme des ennemis, pour que le peuple français bien-aimé puisse réagir uni au mal avec le bien», conclut Matteo Bruni.

 

Vladimir Poutine a adressé ses condoléances à Emmanuel Macron après l'attentat qui a frappé Nice ce 29 octobre. Il a souligné sa disposition à la coopération «la plus proche» dans la lutte contre le terrorisme.

«Ce crime cynique et cruel, commis dans les murs d’une église, suscite une indignation particulière. Nous avons une nouvelle fois constaté que le concept de moralité humaine est absolument étranger aux terroristes. Il est évident que la lutte contre le terrorisme international exige une union réelle des efforts de l’ensemble de la communauté internationale», a déclaré Vladimir Poutine, dans un télégramme adressé à son homologue français.

Le Conseil français du culte musulman (CFCM), via son compte Twitter, condamne «avec force l’attentat terroriste qui s’est produit près de la basilique Notre-Dame de Nice.» «En signe de deuil et de solidarité avec les victimes et leurs proches», le CFCM appelle aussi «les musulmans de France à annuler toutes les festivités de la fête du Mawlid.» 

Selon l'AFP, la Turquie a «fermement» condamné jeudi l'attaque «sauvage» au couteau qui a fait au moins trois morts à Nice, dans le sud-est de la France, mettant de côté les vives tensions entre Ankara et Paris pour exprimer sa «solidarité».

«Nous condamnons fermement l'attaque qui a été commise aujourd'hui à l'intérieur de l'église Notre-Dame de Nice (...) et présentons nos condoléances aux proches des victimes», a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

Jean Castex porte le plan vigipirate au niveau «urgence attentat» partout en France. 

Quelques heures après l'attentat terroriste de Nice, un individu a tenté d'attaquer des passants avec une arme de poing avant d'être abattu à Avignon. Aucun blessé n'est à déplorer. On ignore si les deux attaques sont liées.

Le président des Patriotes Florian Philippot a déclaré sur Twitter que les attaques de Nice, Avignon et Djeddah étaient «forcément coordonnées» et sont constitutives d'une «guerre totale».

Le député Robert Ménard évoque quant à lui une «cinquième colonne» face à laquelle il n'y aurait que deux façons de réagir: «attendre l'égorgement» ou l'«anéantir».

La chancelière allemande Angela Merkel a exprimé la «solidarité» de l'Allemagne avec la France.

Le maire de Nice Christian Estrosi et le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti demandent une législation d'exception pour lutter contre le terrorisme. 

«Trop c'est trop, il est temps maintenant que la France s'exonère des lois de la paix pour anéantir définitivement l'islamo-fascisme de notre territoire», a réclamé le maire de la cité endeuillée. 

«Il faut vraiment changer de cadre pour éradiquer les islamistes», car «le cadre juridique dans lequel certains légitiment l'impuissance qui est la nôtre ne peut plus être adaptée pour conduire cette guerre», a dénoncé sur BFMTV le député LR.

«L'extrême gravité de la situation exige des décisions fortes, immédiates et sans retour», a réagi l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy dans un texte publié sur Twitter.

La Conférence des évêques de France (CEF) a annoncé jeudi à l'AFP que le glas sonnerait dans les églises de France à 15h, en hommage aux victimes de l'attaque. 

«Les évêques vont être sollicités dans leurs diocèses pour faire retentir, partout où cela sera possible cette "cloche des défunts" à 15h, heure de la mort du Christ, heure symbolique», a indiqué un porte-parole de la CEF.

Une attaque au couteau a eu lieu contre le consulat de France en Arabie saoudite.

«C'est le début d'une guerre civile», estime pour sa part Nicolas Dupont-Aignan, de Debout la France.

Philippe Vardon, vice-président du groupe RN au conseil régional PACA, réagit à l'attentat.

Selon l'AFP, la Conférences des évêques de France (CEF) a qualifié jeudi d'acte «innommable» l'attaque au couteau dans la basilique Notre-Dame de Nice et souhaité que «les Chrétiens ne deviennent pas une cible à abattre».

«Nous sommes émus, très touchés et dans une sorte de sidération devant ce genre d'acte innommable», a déclaré à l'AFP le père Hugues de Woillemont, le porte-parole de la CEF. «Il y a une urgence à combattre cette gangrène qu'est le terrorisme, de la même façon qu'il y a urgence à mettre en place de manière concrète une fraternité dans notre pays», a-t-il ajouté. 

Les réactions politiques se multiplient pour condamner ce nouvel acte terroriste.

Au moins trois personnes ont perdu la vie et plusieurs ont été blessées dans une attaque au couteau ce 29 octobre dans la basilique Notre-Dame de Nice. L'assaillant a été arrêté. Le parquet antiterroriste a ouvert une enquête.

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