France

Samuel Paty : «A aucun moment je n'ai déclaré aux élèves : "Les musulmans, vous pouvez sortir"»

France télévisions a pu récupérer le procès verbal de l'audition de Samuel Paty au commissariat de police alors qu'une plainte d'un parent d'élève l'incriminait. L'enseignant est resté droit dans ses bottes, assumant son cours.

Le 20 octobre, France télévisions a pu récupérer le procès verbal du professeur d'histoire Samuel Paty, décapité par un islamiste le 16 octobre. L'enseignant avait dû se rendre au commissariat de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le 12 octobre, après une plainte d'un parent d'élève, pour s'expliquer sur son cours dans lequel il avait dévoilé des caricatures de Mahomet publiées par Charlie hebdo.

La plainte portait sur «la diffusion d'images pornographiques» du prophète, lors d'un cours d'enseignement moral et civique délivré le 6 octobre. Le professeur déclare avoir «proposé aux élèves de voir ou de ne pas voir une des caricatures émanant de Charlie Hebdo selon leur sensibilité».

«J'avais proposé à mes élèves de détourner le regard quelques secondes s'ils pensaient être choqués pour une raison ou pour une autre», avait poursuivi Samuel Paty.

Alors que le parent d'élève accusait le professeur d'avoir demandé aux musulmans de quitter le cours, Samuel Paty avait contesté : «A aucun moment je n'ai déclaré aux élèves : "Les musulmans, vous pouvez sortir car vous allez être choqués." Et je n'ai pas demandé aux élèves quels étaient ceux qui étaient de confession musulmane. Mon objectif quand je leur ai demandé de détourner le regard était qu'ils ne se sentent pas froissés. Je n'ai commis aucune infraction dans le cadre de mes fonctions.»

Concernant la fille de l'auteur de la vidéo, qui avait incriminé le professeur, celle-ci n'était pas présente en classe, comme l'a expliqué Samuel Paty : «Elle a inventé un récit au travers de rumeurs d'élèves. Il s'agit d'une fausse déclaration dans le but de nuire à l'image du professeur que je représente, du collège et de l'institution.»

L'enquête judiciaire a depuis confirmé l'absence en cours de l'élève accusatrice. France télévisions fait savoir qu'en retour, Samuel Paty avait porté plainte pour «diffamation publique».