France

Des députés appellent le gouvernement à reconnaître la République autoproclamée du Haut-Karabagh

Quelque vingt députés ont demandé la reconnaissance «sans délai» par la France de la République autoproclamée du Haut-Karabagh, au cœur des affrontements armés entre forces azerbaïdjanaises et arméniennes.

Dans une résolution déposée le 15 octobre à l'Assemblée nationale, les députés François Pupponi (Libertés et territoires) et Guy Tessier (LR) ont invité le gouvernement à «procéder sans délai à la reconnaissance de la République d’Artsakh et à l’établissement de relations diplomatiques avec ses autorités en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit».

La résolution a été co-signée par une vingtaine de députés LREM, LR, Modem, Agir, Libertés et Territoires et une élue socialiste.

«[Il existe une] nécessité absolue que le Haut-Karabagh assure sa pleine souveraineté en dehors de toute administration azerbaïdjanaise, sous peine d’une éradication des populations arméniennes, au sein de frontières finales déterminées dans une négociation multilatérale incluant les autorités de l’Artsakh [autre appellation de la république autoproclamée]», peut-on lire dans le texte cité par l'AFP.

Ses auteurs expriment en outre leur volonté d’aboutir à «un règlement définitif du conflit garantissant la sécurité durable des populations civiles».

Plus de 170 élus pour la reconnaissance 

Le 13 octobre, une manifestation pour la reconnaissance de l’Artsakh avait rassemblé plusieurs centaines de personnes, à proximité du Palais Bourbon, à l'appel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF) qui a salué l'initiative des députés français.

Plus de 170 élus, dont la maire PS de Paris Anne Hidalgo et le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, ont par ailleurs appelé la France à sortir de sa position de neutralité face à «l'agression azerbaïdjanaise contre les Arméniens» au Haut-Karabagh.

Le chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian avait déjà rejeté les appels d'élus français à prendre le parti des Arméniens dans le conflit du Haut-Karabagh, arguant de la nécessaire «impartialité» de la France liée à son statut de médiateur.

Un débat qui anime la vie politique française alors que d'intenses combats ont continué à opposer le 15 octobre les troupes arméniennes du Haut-Karabagh et l'armée azerbaïdjanaise, malgré la signature d'une trêve humanitaire le 10 octobre. Si les chiffres précis sont difficiles à connaître en raison de versions contradictoires entre les deux parties, les affrontements ont fait au moins 600 morts, dont 73 civils, depuis leur reprise le 27 septembre.