Le gouvernement est parvenu à arracher une victoire au cours de la soirée du 6 octobre dans son vote pour la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes, insecticide tueur d'abeilles interdit en 2016, dans la culture des betteraves sur le territoire national. Mais le front des marcheurs de l'Assemblée nationale n'a jamais été aussi fissuré par un vote : 32 élus du parti se sont exprimés contre, 36 se sont abstenus et 175 ont voté pour.
Le Parisien va jusqu'à qualifier ces députés de «frondeurs» au sein de la majorité, du «jamais vu», selon le journal francilien.
Un député La République en marche des Alpes-Maritimes déclare au Parisien : «C'est un recul, un retour en arrière sur l'environnement.» Un autre élu du parti présidentiel a pour sa part estimé que «l'engagement, pris en 2017, de protéger notre économie tout en respectant la biodiversité n'a pas été respecté», toujours selon cette même source.
Une députée LREM du Finistère a fait savoir au quotidien d'Ile-de-France : «Sur ce sujet, je ne pouvais pas voter pour. Je les [des producteurs de betteraves de sa circonscription] ai longuement écoutés, mais je n'ai pas été convaincue sur la nécessité de réautoriser les néonicotinoïdes.»
Cerise sur le gâteau : c'est l'actuel ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, qui avait soutenu l'interdiction des néonicotinoïdes dans le gouvernement de François Hollande en 2016... Aujourd'hui, elle est à la manœuvre pour la réintroduction du même pesticide.