Dimanche 4 octobre
«Le grand événement de ce résultat, c'est d'avoir une forte participation; les abstentionnistes ont été voter» : Sonia Backès, présidente de la province Sud de la Nouvelle-Calédonie, analyse au micro de RT France les résultats du référendum, où le «non» à l'indépendance l'a emporté, mais est en recul par rapport à 2018.
Selon les résultats officiels définitifs, le «non» au référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie du 4 octobre l'emporte, avec 53,26% des voix. Il est néanmoins en recul par rapport à la dernière consultation.
A la sortie des bureaux de vote, des Néo-calédoniens ont expliqué les enjeux du scrutin au micro de RT France. «Il faut que l'avenir soit clair, que l'on sache exactement ce que l'on va devenir. Ce vote est très important», explique une votante, alors qu'une autre abonde : «La France a toujours été présente pour non. Elle le restera je pense et j'espère.»
«J'ai dit "oui" pour être libre. Pour ceux qui commandent soient les enfants du pays», rétorque une autre, favorable à l'indépendance.
Le président français Emmanuel Macron a dit accueillir la victoire du non à l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie lors du référendum d'autodétermination ce 4 octobre «avec un profond sentiment de reconnaissance» et d'«humilité» lors d'une allocution à l'Elysée.
«Les électeurs se sont exprimés, ils ont majoritairement confirmé leur souhait de maintenir la Nouvelle-Calédonie dans la France. En tant que chef de l'Etat, j'accueille cette marque de confiance dans la République avec un profond sentiment de reconnaissance. J'accueille également ces résultats avec humilité», a déclaré le président de la République.
«J'entends la voix de celles et ceux qu'anime la volonté de l'indépendance et je veux leur dire : c'est avec vous, ce n'est qu'ensemble que nous construirons la Nouvelle-Calédonie de demain», a-t-il ajouté, saluant «une participation exceptionnelle» et un «deuxième grand rendez-vous démocratique réussi malgré les conditions plus difficiles» à cause de la pandémie du Covid-19.
«L'avenir c'est aussi la préparation [...] de la sortie de l'accord de Nouméa, qui interviendra d'ici 2022. A terme, les dispositions transitoires inscrites dans la Constitution devront soit céder la place à des dispositions pérennes, si le choix du maintien dans la République est confirmé, soit être retirées si la Nouvelle-Calédonie choisit l'indépendance. Il nous revient tous ensemble de préparer cet avenir», a-t-il annoncé.
Le non à l'indépendance l'emporte de peu en Nouvelle-Calédonie avec 53,3% des voix sur 70% des bulletins dépouillés, mais le oui est en progression par rapport au référendum de 2018, selon des résultats partiels du Haut-commissariat communiqués ce 4 octobre.
Lors du premier référendum le 4 novembre 2018, le non l'avait emporté à 56,7%, contre 43,3% pour le oui. Cet écart semble se resserrer compte tenu de ces résultats partiels qui représentent 127 921 électeurs sur un total de 180 598. Toujours selon ces résultats partiels, la participation est de 85,85%.
Le président français Emmanuel Macron prendra la parole depuis l'Elysée à 13h (22h à Nouméa), dans le cadre du référendum sur l'accession à la pleine souveraineté de la Nouvelle-Calédonie – prévue par l'Accord de Nouméa de 1998 – qui s'est déroulé ce 4 octobre.
L'historien français spécialiste de la Nouvelle-Calédonie contemporaine, Ismet Kurtovitch, s'est prononcé sur RT France sur l'intérêt et les enjeux de ce second référendum, prévu par les accords de Nouméa de 1998. «L'enjeu principal est le lien constitutionnel avec la République française», a-t-il fait savoir.
Les bureaux de vote sont désormais fermés en Nouvelle-Calédonie sur l'ensemble du territoire.
«Au bureau de vote de la mairie d'Ouégoa [nord de la Nouvelle-Calédonie], des drapeaux bleu blanc rouge ont été tagués sur les murs. Ils sont en train d'être effacés par le personnel», a rapporté le site d'actualité Outremers 360 sur Twitter.
«En arrivant ce matin, nous avons découvert plusieurs inscriptions sur le fronton de la mairie. Du coup, la commission de contrôle a été alertée et a recommandé au président du bureau de vote de cacher toutes ces inscriptions […] qui peuvent porter atteinte à la neutralité du scrutin», a réagi la déléguée de la commission de contrôle Ouégoa, Alexandra Bedelet.
De nombreux électeurs calédoniens se sont rendus aux urnes pour se prononcer sur la pleine souveraineté de leur île, dans le cadre du second référendum d’autodétermination.
«Atmosphère à Boulouparis [sud de l'île, près de Nouméa] à 14h à proximité de l'un des bureaux de vote», rapporte le site d'actualité Outremers 360 sur Twitter.
A 17h (heure locale) à Nouméa, le taux de participation s'élève à 79,63% des inscrits, contre 73,68% à la même heure en 2018, selon le Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie.
La Nouvelle-Calédonie se rend aux urnes ce 4 octobre 2020 : 180 340 citoyens inscrits sur une liste électorale spéciale (sur 270 000 habitants au total) ont été appelés à voter dans le cadre du second référendum d’autodétermination. A la mi-journée, le taux de participation s’élevait à 49,40%, contre 41,81% à la même heure en 2018, année du premier scrutin. Dans de nombreux bureaux de vote à la capitale Nouméa, il fallait attendre plusieurs heures avant de pouvoir glisser son bulletin.
En 2018, le «non» l’avait emporté avec près de 57%, un score largement inférieur à celui qui était attendu, d’où l’organisation d’un second suffrage. Les citoyens doivent répondre à la question suivante : «Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ?»
L'île détient pour l’heure un statut d’autonomie qui ne laisse que les pouvoirs régaliens à la France (sécurité, justice, droit général, monnaie et politique étrangère). Si le oui l’emporte, ces compétences seront transférées. «La question est […] : souhaitez-vous qu’on vous transmette ces cinq compétences régaliennes ? Les partisans du "oui" demandent à être complètement souverains […] Mais cela veut dire que tout serait réorganisé. Il n’y aurait plus de partis politiques français, on assisterait à une recomposition politique complète», a expliqué Alban Bensa, anthropologue spécialiste de la Nouvelle-Calédonie, qui a répondu à RT France depuis l’archipel du Pacifique.
Le parti présidentiel a reconnu «le droit inaliénable à l'autodétermination [du territoire]». Le délégué général de la République en marche, Stanislas Guerini, a cependant appelé, le 1er octobre, les Néo-Calédoniens à voter «non», estimant que «le territoire a besoin de la France pour réussir».